Non à l'insurrection, le
changement est déjà en cours - Par Grégoire OWONA
Je suis
très attentivement, depuis le début et avec un intérêt marqué, la production
éditoriale de certains de mes camarades du RDPC, appelés à répondre de leur
gestion des fonds publics devant les tribunaux. Mais, au-delà de l'empathique
posture que je puis avoir face au sort de ces «amis politiques» d'hier, avec
qui nous avons ensemble fait une partie du chemin, je me suis toujours gardé de
«commenter leurs commentaires», profondément convaincu que ce sont les
magistrats en charge de leurs affaires qui avaient le plus besoin de leurs
argumentaires, sachant aussi forcément que, de la position où je me trouve
aujourd'hui, je peux être emmené en cas de nécessité à répondre d'une
éventuelle et semblable «situation».
Je ne puis cependant continuer à garder le silence et ce pour au moins deux raisons: d'une part ces affaires sont passées en jugement, même si, ici et là, appels et autres pourvois en cassation ont été formulés. D'autre part, et c'est certainement la raison fondamentale de ma prise de parole, l'un des condamnés, en l'occurrence M. Marafa Hamidou Yaya, a choisi de s'adresser directement au peuple camerounais (dont je fais partie) en l'appelant tout simplement à l'insurrection! Je voudrais dire d'emblée à M. Marafa non, non et non à l'insurrection, car le changement qu'il nous promet pour l'avenir est déjà en cours.
Je voudrais le dire sans ambages, à travers cette libre tribune: Ce que la presse a convenu d'appeler «la cinquième vraie lettre de Marafa» contient non seulement des allégations fallacieuses qui trahissent la consistance politique de son auteur, mais également et surtout, des propos outrancièrement dangereux pour le Cameroun et qui ne sauraient laisser les Hommes épris de paix indifférents. Sans compter que je découvre enfin comme nombre d'entre vous, qu'une certaine presse est instrumentalisée pour régulièrement nous servir certaines informations ou certains écrits à fréquence et dose bien étudiées.
Cette lettre parle du programme politique de son auteur: «la société de confiance», qui serait porteuse de «la paix, de la sécurité, de la justice et de la prospérité partagée». Outre le fait que ledit programme est déjà à l'œuvre aujourd'hui dans notre pays, on ne peut manquer de s'étonner de la facilité et de la rapidité avec lesquelles, le toujours membre du Bureau politique du RDPC, qui a battu campagne pour le Candidat de ce Parti, le Président Paul BIYA, à l'occasion de l'élection présidentielle du 09 octobre 2011, a pu bâtir une «vision» différente. Le Texte sacré nous prévient pourtant: «nul ne peut servir deux maîtres; car, ou il haïra l'un et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre... » Matthieu VI, 24.
Tout le monde peut juger de la «consistance» de ce serviteur qui, pris apparemment la main dans le pot de miel, crie au scandale. Ce n'est pas la moindre des contradictions de la fameuse lettre. Alors qu'on peut y lire, au septième paragraphe: «le soutien que je vous demande de m'apporter est un soutien moral. En aucun cas il ne doit favoriser, ni la violence, ni le trouble à l'ordre public.» Cette allusion à la violence et au trouble à l'ordre public est assez révélatrice de l'état d'esprit de l'auteur qui manie à la fois la litote et l'antiphrase qui consiste à faire dire aux mots le contraire de ce que l'on pense. Est-ce donc le pyromane qui prend la posture du pompier et annonce par avance à la cantonade que si un jour le village venait à s'embraser, ce ne serait pas lui l'auteur de l'incendie? Bas les masques!
Plus loin dans «la cinquième lettre» le douzième et avant-dernier paragraphe quant à lui est quasiment un appel à l'insurrection. Lisez plutôt: «Pourtant, dans cette période où vous êtes assaillis par le doute et la morosité, je vous adresse un message d'espoir dans le changement qui vient. Je suis persuadé que dès maintenant, de la prison où je suis assigné et de la place où vous êtes, nous pouvons agir ensemble pour freiner l'abaissement progressif de notre Pays. Pour cela, il est inutile d'attendre sept ans ou bien je ne sais quelle autre échéance. Pour nous, pour tous ceux qui n'entendent pas céder au découragement, l'avenir c'est maintenant»! Après que le SDF lui ait offert quelques avocats semble-t-il, on entendra M. FRU NDI déclarer lors de son Congrès Samedi dernier à Bamenda : «Cameroon can not wait another 6 or 7 years», mais il termine tout de même en invitant les camerounais, à s'inscrire massivement sur les listes électorales!
On l'a bien compris. M. Marafa nous invite à ne pas attendre l'échéance du mandat présidentiel. Il faut, en violation des dispositions légales et démocratiques, écourter le mandat du Président Paul Biya et procéder au changement ici et maintenant. Si ce n'est pas un appel à l'insurrection, qu'est-ce donc? Comment comprendre cet appel au soulèvement populaire et à la sédition de la part de quelqu'un qui a dirigé pendant près d'une décennie le Ministère de l'Administration Territoriale? Comment accepter cela de cet ancien haut commis de l'Etat qui achève sa lettre par un présidentiel «Vive la République»? Se pourrait-il qu'il en vienne à oublier que ce Cameroun pour lequel il dit vouloir (encore) se dévouer est régi par des lois dont la plus importante et la première d'entre elles est (évidemment) sa Constitution? Et que celle-ci dispose que, «le Président de la République est élu pour un mandat de sept (7) ans.» Il devient dangereux qu'un candidat oublie cela.
Le danger vient de ce que, par un artifice langagier, c'est à un soulèvement populaire que l'on veut inviter le peuple Camerounais. On souhaite qu'il tourne le dos à la Démocratie. On s'attaque ainsi à l'action du Président BIYA, lui dont les adversaires les plus résolus s'accordent encore à reconnaître que l'une de ses plus grandes réalisations est incontestablement la promotion de la Démocratie et des libertés publiques. Donc, la proposition de Monsieur Marafa, c'est le cas de le dire, confine à la subversion et à l'insurrection. Elle vise tout simplement à nous faire revenir à des pratiques que nous croyions définitivement révolues et à une époque où la moindre expression libre avait invariablement un seul nom: La subversion ! Un mot dont les jeunes générations ne peuvent appréhender ni la teneur, ni la terreur à laquelle il renvoit. Une période sombre de l'histoire de notre pays pendant laquelle on en est arrivé à suspendre les enseignements de philosophie à l'ancienne Université fédérale du Cameroun, pour éviter que les étudiants ne fussent imprégnés de la «subversion» de cette discipline. Il ne fallait ni réfléchir, ni penser...
Il est donc faux et injuste de parler d'un «échec cuisant de la politique actuelle». Le Président BIYA n'a pas à rougir du bilan de son action, même si les choses ne lui ont pas du tout été facilitées par la conjoncture et la loyauté de certains hommes et femmes qu'il a appelés à son service. Je reviendrai spécialement dans une autre tribune sur ce bilan.
Une littérature abondante existe sur les modes de dévolution du pouvoir et les politologues sont infiniment plus compétents que moi pour en parler. Mais, ma culture et la pratique que j'ai de la politique m'ont enseigné que la violence et l'insurrection qui constituent l'un des modes d'accession au pouvoir, ne peuvent et ne doivent plus être préférés à la compétition démocratique respectueuse des institutions et des lois de la République. On l'a compris, la conquête du pouvoir, c'est le dessein du Camarade Marafa. C'est d'ailleurs son droit le plus absolu en tant que Camerounais. D'autre part, m'appuyant sur la proximité que nous avons partagée des années durant, je ne peux nier des qualités dont il est porteur. Mais qu'il réponde d'abord devant la justice, de ses responsabilités en tant que gestionnaire de la fortune publique et qu'il fasse la part des choses entre ce que lui reproche la justice et ses ambitions politiques auxquelles il veut rallier les Camerounais par des voies antidémocratiques et insurrectionnelles.
Dans tous les cas de figure, les Camerounais ne sont pas dupes et ne seront pas pris au piège de l'amalgame et des multiples facettes de certains de leurs compatriotes qui pendant de nombreuses années, appelés par le Président Paul Biya à servir l'Etat au plus haut niveau, se trouvent aujourd'hui rattrapés à tort ou à raison par la trahison de la confiance placée en eux et par leurs actes de prévarication. Pour certains d'entre eux, je me refuse de remuer la fange puante des événements douloureux du 06 avril 1984, mais comment s'empêcher, face au contenu de «la cinquième lettre», de ne pas se remémorer ce triste moment de l'histoire de notre pays où des compatriotes ont voulu écourter le mandat du Président de la République (déjà) en le chassant du pouvoir par la violence. Va-t-on recommencer?
J'espère profondément que le Peuple camerounais qui est convié à ce funeste dessein n'est pas dupe et ne servira pas de courte échelle à ceux qui parce qu'ils sont face à la justice, veulent se muer, du jour au lendemain, en sauveur du Cameroun. Le changement est déjà en cours sous Paul BIYA, il faut le poursuivre, l'améliorer et l'accélérer: c'est ce que les Camerounais font, c'est ce qu'ils attendent, c'est ce qu'ils entendent faire...
Je ne puis cependant continuer à garder le silence et ce pour au moins deux raisons: d'une part ces affaires sont passées en jugement, même si, ici et là, appels et autres pourvois en cassation ont été formulés. D'autre part, et c'est certainement la raison fondamentale de ma prise de parole, l'un des condamnés, en l'occurrence M. Marafa Hamidou Yaya, a choisi de s'adresser directement au peuple camerounais (dont je fais partie) en l'appelant tout simplement à l'insurrection! Je voudrais dire d'emblée à M. Marafa non, non et non à l'insurrection, car le changement qu'il nous promet pour l'avenir est déjà en cours.
Je voudrais le dire sans ambages, à travers cette libre tribune: Ce que la presse a convenu d'appeler «la cinquième vraie lettre de Marafa» contient non seulement des allégations fallacieuses qui trahissent la consistance politique de son auteur, mais également et surtout, des propos outrancièrement dangereux pour le Cameroun et qui ne sauraient laisser les Hommes épris de paix indifférents. Sans compter que je découvre enfin comme nombre d'entre vous, qu'une certaine presse est instrumentalisée pour régulièrement nous servir certaines informations ou certains écrits à fréquence et dose bien étudiées.
Cette lettre parle du programme politique de son auteur: «la société de confiance», qui serait porteuse de «la paix, de la sécurité, de la justice et de la prospérité partagée». Outre le fait que ledit programme est déjà à l'œuvre aujourd'hui dans notre pays, on ne peut manquer de s'étonner de la facilité et de la rapidité avec lesquelles, le toujours membre du Bureau politique du RDPC, qui a battu campagne pour le Candidat de ce Parti, le Président Paul BIYA, à l'occasion de l'élection présidentielle du 09 octobre 2011, a pu bâtir une «vision» différente. Le Texte sacré nous prévient pourtant: «nul ne peut servir deux maîtres; car, ou il haïra l'un et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre... » Matthieu VI, 24.
Tout le monde peut juger de la «consistance» de ce serviteur qui, pris apparemment la main dans le pot de miel, crie au scandale. Ce n'est pas la moindre des contradictions de la fameuse lettre. Alors qu'on peut y lire, au septième paragraphe: «le soutien que je vous demande de m'apporter est un soutien moral. En aucun cas il ne doit favoriser, ni la violence, ni le trouble à l'ordre public.» Cette allusion à la violence et au trouble à l'ordre public est assez révélatrice de l'état d'esprit de l'auteur qui manie à la fois la litote et l'antiphrase qui consiste à faire dire aux mots le contraire de ce que l'on pense. Est-ce donc le pyromane qui prend la posture du pompier et annonce par avance à la cantonade que si un jour le village venait à s'embraser, ce ne serait pas lui l'auteur de l'incendie? Bas les masques!
Plus loin dans «la cinquième lettre» le douzième et avant-dernier paragraphe quant à lui est quasiment un appel à l'insurrection. Lisez plutôt: «Pourtant, dans cette période où vous êtes assaillis par le doute et la morosité, je vous adresse un message d'espoir dans le changement qui vient. Je suis persuadé que dès maintenant, de la prison où je suis assigné et de la place où vous êtes, nous pouvons agir ensemble pour freiner l'abaissement progressif de notre Pays. Pour cela, il est inutile d'attendre sept ans ou bien je ne sais quelle autre échéance. Pour nous, pour tous ceux qui n'entendent pas céder au découragement, l'avenir c'est maintenant»! Après que le SDF lui ait offert quelques avocats semble-t-il, on entendra M. FRU NDI déclarer lors de son Congrès Samedi dernier à Bamenda : «Cameroon can not wait another 6 or 7 years», mais il termine tout de même en invitant les camerounais, à s'inscrire massivement sur les listes électorales!
On l'a bien compris. M. Marafa nous invite à ne pas attendre l'échéance du mandat présidentiel. Il faut, en violation des dispositions légales et démocratiques, écourter le mandat du Président Paul Biya et procéder au changement ici et maintenant. Si ce n'est pas un appel à l'insurrection, qu'est-ce donc? Comment comprendre cet appel au soulèvement populaire et à la sédition de la part de quelqu'un qui a dirigé pendant près d'une décennie le Ministère de l'Administration Territoriale? Comment accepter cela de cet ancien haut commis de l'Etat qui achève sa lettre par un présidentiel «Vive la République»? Se pourrait-il qu'il en vienne à oublier que ce Cameroun pour lequel il dit vouloir (encore) se dévouer est régi par des lois dont la plus importante et la première d'entre elles est (évidemment) sa Constitution? Et que celle-ci dispose que, «le Président de la République est élu pour un mandat de sept (7) ans.» Il devient dangereux qu'un candidat oublie cela.
Le danger vient de ce que, par un artifice langagier, c'est à un soulèvement populaire que l'on veut inviter le peuple Camerounais. On souhaite qu'il tourne le dos à la Démocratie. On s'attaque ainsi à l'action du Président BIYA, lui dont les adversaires les plus résolus s'accordent encore à reconnaître que l'une de ses plus grandes réalisations est incontestablement la promotion de la Démocratie et des libertés publiques. Donc, la proposition de Monsieur Marafa, c'est le cas de le dire, confine à la subversion et à l'insurrection. Elle vise tout simplement à nous faire revenir à des pratiques que nous croyions définitivement révolues et à une époque où la moindre expression libre avait invariablement un seul nom: La subversion ! Un mot dont les jeunes générations ne peuvent appréhender ni la teneur, ni la terreur à laquelle il renvoit. Une période sombre de l'histoire de notre pays pendant laquelle on en est arrivé à suspendre les enseignements de philosophie à l'ancienne Université fédérale du Cameroun, pour éviter que les étudiants ne fussent imprégnés de la «subversion» de cette discipline. Il ne fallait ni réfléchir, ni penser...
Il est donc faux et injuste de parler d'un «échec cuisant de la politique actuelle». Le Président BIYA n'a pas à rougir du bilan de son action, même si les choses ne lui ont pas du tout été facilitées par la conjoncture et la loyauté de certains hommes et femmes qu'il a appelés à son service. Je reviendrai spécialement dans une autre tribune sur ce bilan.
Une littérature abondante existe sur les modes de dévolution du pouvoir et les politologues sont infiniment plus compétents que moi pour en parler. Mais, ma culture et la pratique que j'ai de la politique m'ont enseigné que la violence et l'insurrection qui constituent l'un des modes d'accession au pouvoir, ne peuvent et ne doivent plus être préférés à la compétition démocratique respectueuse des institutions et des lois de la République. On l'a compris, la conquête du pouvoir, c'est le dessein du Camarade Marafa. C'est d'ailleurs son droit le plus absolu en tant que Camerounais. D'autre part, m'appuyant sur la proximité que nous avons partagée des années durant, je ne peux nier des qualités dont il est porteur. Mais qu'il réponde d'abord devant la justice, de ses responsabilités en tant que gestionnaire de la fortune publique et qu'il fasse la part des choses entre ce que lui reproche la justice et ses ambitions politiques auxquelles il veut rallier les Camerounais par des voies antidémocratiques et insurrectionnelles.
Dans tous les cas de figure, les Camerounais ne sont pas dupes et ne seront pas pris au piège de l'amalgame et des multiples facettes de certains de leurs compatriotes qui pendant de nombreuses années, appelés par le Président Paul Biya à servir l'Etat au plus haut niveau, se trouvent aujourd'hui rattrapés à tort ou à raison par la trahison de la confiance placée en eux et par leurs actes de prévarication. Pour certains d'entre eux, je me refuse de remuer la fange puante des événements douloureux du 06 avril 1984, mais comment s'empêcher, face au contenu de «la cinquième lettre», de ne pas se remémorer ce triste moment de l'histoire de notre pays où des compatriotes ont voulu écourter le mandat du Président de la République (déjà) en le chassant du pouvoir par la violence. Va-t-on recommencer?
J'espère profondément que le Peuple camerounais qui est convié à ce funeste dessein n'est pas dupe et ne servira pas de courte échelle à ceux qui parce qu'ils sont face à la justice, veulent se muer, du jour au lendemain, en sauveur du Cameroun. Le changement est déjà en cours sous Paul BIYA, il faut le poursuivre, l'améliorer et l'accélérer: c'est ce que les Camerounais font, c'est ce qu'ils attendent, c'est ce qu'ils entendent faire...
Grégoire
OWONA est ministre, secrétaire Général Adjoint du
Comité Central du RDPC
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