Le déplacement de l'Ambassadeur des Etats-Unis, Robert P. Jackson, dans les locaux du Secrétariat d'Etat à la Défense le 4 juin 2013, pour rencontrer l'ex-Ministre d'Etat en charge de l'Administration Territoriale qui y séjourne depuis le 25 mai 2012, appelle quelques réflexions.
Primo: malgré une peine de 25 ans, Marafa Hamidou Yaya est toujours un personnage de premier plan de la scène politique nationale. C'est du moins le message qu'essaye de passer subtilement la représentation américaine au Cameroun, car autrement, quel que puisse être le sujet à aborder, un conseiller ou un secrétaire d'Ambassade aurait pu accomplir cette formalité sans gêne. Or c'est le chef de la mission diplomatique en personne qui s'est déplacé, après avoir, comme l'a relevé notre confrère Le Jour, obtenu l'autorisation préalable du Chef de l'Etat, Paul Biya. En cela, et si l'on se réfère aux câbles diplomatiques de Wikileaks, notamment aux appréciations portées par l'Ambassadeur Janet Garvey sur l'ex-Ministre d'Etat, l'on est en droit de penser que les Américains n'ont pas du tout changé d'opinion à son égard, en ceci qu'il demeure un acteur politique majeur, capable de jouer un rôle important dans l'avenir du Cameroun.
C'est dire donc que le message porté à l'ex-Ministre d'Etat par le diplomate, vêtu ce jour d'une veste sombre et d'une cravate rouge, était de la plus haute importance car il n'est pas de tradition que les ambassadeurs agissent ainsi sans que leur pays ne soit soupçonné d'ingérence dans des affaires intérieures d'un autre Etat. La durée de l'entretien, 45 minutes au total, est également significative de l'importance des sujets abordés. De fait, débuté aux alentours de 13h, le tête-à-tête s'est achevé vers 13h45m dans le bureau du Secrétaire d'Etat à la Défense, Jean Baptiste Bokam, qui avait préalablement vidé les lieux.
Contrairement donc à ce qui a pu être dit ici et là, les deux hommes se sont entretenus en tête-à-tête, loin des oreilles indiscrètes. Mais les discussions n'auraient cependant pas porté sur des sujets «délicats» sans doute en raison du lieu de la rencontre. Le SED, informé de la venue de l'Ambassadeur, aurait bien pu truffer son bureau de micros...
Secundo: Malgré le lourd verdict du tribunal, les Américains ont la conviction que Marafa Hamidou Yaya est innocent des accusations portées contre lui. Raison pour laquelle le chef de la mission diplomatique, publiquement, s'affiche aux cotés de l'ex-tout-puissant Secrétaire Général à la Présidence de la République, d'autant plus que c'est l'Ambassade américaine à Yaoundé qui a certifié tous les documents venant des Etats-Unis.
Les Américains, à l'origine du déclenchement de l'Opération Epervier, ont, il est vrai, bien de cartes en main pour connaître de l'affaire portée contre l'ex-Ministre d'Etat. En effet, les sociétés Boeing et GIA sont toutes deux américaines. De plus, deux éminents services, le Fédéral Bureau of Investigation (FBI) et International Police (Interpol) ont mené de longues enquêtes sur l'ex-collaborateur de Paul Biya sans rien trouver. Le Gouvernement américain a eu accès à ces conclusions. Pis, l'Etat du Cameroun, représenté par l'ancien bâtonnier Me Akere Muna et l'actuel Président du Tribunal Criminel Spécial, Yap Abdou, a porté plainte contre GIA devant le tribunal de l'Oregon, ce qui laissait supposer que l'État reconnaissait que c'est GIA qui lui devait de l'argent. Les tribunaux américains ont donné raison à l'Etat du Cameroun qui a été indemnisé.
Au-delà de sa dimension protocolaire, cette visite recèle d'abord et avant tout un message politique sans ambiguïté, à savoir que le pays de l'Oncle Sam s'intéresse particulièrement au sort de l'ex-MINATD.
Primo: malgré une peine de 25 ans, Marafa Hamidou Yaya est toujours un personnage de premier plan de la scène politique nationale. C'est du moins le message qu'essaye de passer subtilement la représentation américaine au Cameroun, car autrement, quel que puisse être le sujet à aborder, un conseiller ou un secrétaire d'Ambassade aurait pu accomplir cette formalité sans gêne. Or c'est le chef de la mission diplomatique en personne qui s'est déplacé, après avoir, comme l'a relevé notre confrère Le Jour, obtenu l'autorisation préalable du Chef de l'Etat, Paul Biya. En cela, et si l'on se réfère aux câbles diplomatiques de Wikileaks, notamment aux appréciations portées par l'Ambassadeur Janet Garvey sur l'ex-Ministre d'Etat, l'on est en droit de penser que les Américains n'ont pas du tout changé d'opinion à son égard, en ceci qu'il demeure un acteur politique majeur, capable de jouer un rôle important dans l'avenir du Cameroun.
C'est dire donc que le message porté à l'ex-Ministre d'Etat par le diplomate, vêtu ce jour d'une veste sombre et d'une cravate rouge, était de la plus haute importance car il n'est pas de tradition que les ambassadeurs agissent ainsi sans que leur pays ne soit soupçonné d'ingérence dans des affaires intérieures d'un autre Etat. La durée de l'entretien, 45 minutes au total, est également significative de l'importance des sujets abordés. De fait, débuté aux alentours de 13h, le tête-à-tête s'est achevé vers 13h45m dans le bureau du Secrétaire d'Etat à la Défense, Jean Baptiste Bokam, qui avait préalablement vidé les lieux.
Contrairement donc à ce qui a pu être dit ici et là, les deux hommes se sont entretenus en tête-à-tête, loin des oreilles indiscrètes. Mais les discussions n'auraient cependant pas porté sur des sujets «délicats» sans doute en raison du lieu de la rencontre. Le SED, informé de la venue de l'Ambassadeur, aurait bien pu truffer son bureau de micros...
Secundo: Malgré le lourd verdict du tribunal, les Américains ont la conviction que Marafa Hamidou Yaya est innocent des accusations portées contre lui. Raison pour laquelle le chef de la mission diplomatique, publiquement, s'affiche aux cotés de l'ex-tout-puissant Secrétaire Général à la Présidence de la République, d'autant plus que c'est l'Ambassade américaine à Yaoundé qui a certifié tous les documents venant des Etats-Unis.
Les Américains, à l'origine du déclenchement de l'Opération Epervier, ont, il est vrai, bien de cartes en main pour connaître de l'affaire portée contre l'ex-Ministre d'Etat. En effet, les sociétés Boeing et GIA sont toutes deux américaines. De plus, deux éminents services, le Fédéral Bureau of Investigation (FBI) et International Police (Interpol) ont mené de longues enquêtes sur l'ex-collaborateur de Paul Biya sans rien trouver. Le Gouvernement américain a eu accès à ces conclusions. Pis, l'Etat du Cameroun, représenté par l'ancien bâtonnier Me Akere Muna et l'actuel Président du Tribunal Criminel Spécial, Yap Abdou, a porté plainte contre GIA devant le tribunal de l'Oregon, ce qui laissait supposer que l'État reconnaissait que c'est GIA qui lui devait de l'argent. Les tribunaux américains ont donné raison à l'Etat du Cameroun qui a été indemnisé.
Au-delà de sa dimension protocolaire, cette visite recèle d'abord et avant tout un message politique sans ambiguïté, à savoir que le pays de l'Oncle Sam s'intéresse particulièrement au sort de l'ex-MINATD.
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