Marafa

Marafa
Le prisonnier légendaire du SED.

mardi 30 octobre 2012

Au Cameroun: N'enterrons pas Biya vivant !


Le président de la République est la cible, depuis qu’il a été réélu au terme de la présidentielle d’octobre 2011, de sombres prédictions. A vous remplir d’indignation. "Paul Biya n'en a plus pour longtemps. La nature va bientôt s'occuper de tout". Ces bouts de phrases qui m'ont été rapportés, et que je porte aujourd’hui à votre appréciation, sont devenus la tarte à la crème de ceux qui patientent dans l’anti-chambre du pouvoir. Et, je puis vous dire qu’ils sont nombreux et haut placés dans l’appareil d’Etat, ces apprentis-sorciers qui s’y voient déjà dans la peau du troisième président de l’histoire du Cameroun. 

Néanmoins, il est indécent de savoir que ceux qui lorgnent la succession du prince ont déjà recommandé son âme à Dieu. Et chaque jour de vie pour Paul Biya inflige à ces "souhaite-la mort", un sacré concours de patience. 

Personnellement, je suis choqué d'apprendre que des compatriotes d’un genre nouveau se réjouissent à l'idée que lui, Paul Biya, n'en a plus pour longtemps. Mais, à aucun moment, je n'en ai pas été surpris. Car, il y a belle lurette que je crie sur cette tribune que le locataire du palais de l’Unité est entouré d’assoiffés de pouvoir, de dangereux, d'hypocrites, de prébendiers, d'aventureux sans foi ni loi. Des personnes qui lui disent du bout des lèvres: "Monsieur le président, tout va bien". L'on a vu ce que ces "tout va bien" ont causé en terme de dégâts sur tous les plans, depuis des décennies dans ce pays. 

Heureusement qu’à chaque coup fourré, le chef de l'Etat s'est vu contraint d'intervenir en sapeur pompier. De réparer les torts et de rétablir l'ordre social. Jamais, on ne lui a donné la bonne information à la bonne heure. Sous le présomptueux prétexte que Paul Biya "n'en a plus pour longtemps et qu’il est un homme seul", beaucoup dans le sérail ne travaillent plus pour la République. Amassez le maximum de milliards pour pouvoir prétendre avec des arguments contraignants à la succession, quand arrivera l'heure H, est le leitmotiv de ces sieurs. 

A mes yeux, tout cela n'est que de l'agitation. Nauséabonde en somme. Nous n'arrivons au monde que si Dieu le veut et en repartons par sa seule volonté. Se dire que "Paul Biya n'en a plus pour longtemps, c'est se prendre pour Dieu le père. En général, la mort n'a pas l'âge comme mesure. La Science quant à elle, n'est jamais parvenue à définir son seuil ou à fixer son plafond. Ce qui fait que la vie, on peut la perdre à tout moment, y compris l’instant où elle est donnée, ou en jouir beaucoup plus longtemps. D'ailleurs, dans le cas précis de Biya, aucun signe n'incline à prédire en réalité que le septuagénaire d'Etoudi a un pied dans la tombe. A l'observation, il est même plutôt bon pied bon œil. 

Rappelons que Paul Biya, forcément par la grâce du ciel, a toujours su déjouer les pronostics le concernant. En 1982, pas grand monde ne voyait l'effacé premier ministre qu'il fut, prendre le relais d'Ahmadou Ahidjo conformément aux dispositions de la Constitution. Même au pouvoir, des commentaires insipides le condamnaient à n'être au mieux qu'une marionnette aux mains de son prédécesseur, au pire, un président de transition. L'homme du 06 novembre se révéla, a contrario, par son indépendance d'esprit et son habilité à conserver son titre. Ceux qui s'impatientent d'assister à ses funérailles, pourraient par la volonté divine, souffrir encore de le voir longtemps vivant et aux affaires. Donc, basta d'enterrer Paul Biya "prématurément", si j'ose m'exprimer ainsi ! 

Chacun devrait formuler à Dieu des souhaits de bonne santé pour sa propre personne et pour celle de ses semblables. Tout pouvoir, en vérité, vient de Dieu. Sans son onction, on aura beau tuer et détruire, jamais on ne pourra diriger un Etat, dans la paix, comme c’est en ce du Cameroun. 

J'évoque, pour terminer, ces propos d'un patriarche que j'ai eu la chance de côtoyer : "Si tu ne peux pas faire du bien à quelqu'un, ne lui fais non plus du mal". 

Par expérience, je conclus ce texte en soutenant que, chaque fois qu’on donne de Paul Biya l’image d’un homme affaibli, il se révèle plutôt plus fort. A méditer…

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