Inondation au SED

Lundi 27 Aout 2012
CAMEROUN/INTEMPÉRIES: LES PRISONNIERS DU SED DANS L’EAU

Marafa, Edou et Belinga ont été surpris vendredi après-midi dans leurs cellules par une inondation consécutive à la forte pluie qui s’est abattue dans la capitale.

Gilles Roger Belinga (ancien directeur général de la Société immobilière du Cameroun), Joseph Edou (ancien directeur général du Crédit Foncier) et Marafa Amidou Yaya (ex ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation) détenus à la prison secondaire de Yaoundé, sis dans les locaux du Secrétariat d’Etat à la Défense (Sed), à Yaoundé, ne sont toujours pas remis de leur triste après-midi de vendredi dernier.

Sceaux en main, ils se sont battus tant bien que mal contre les fortes eaux ruisselantes de la pluie qui les ont surpris dans leurs cellules respectives ce jour-là. Documents, appareils… posés à même le sol gardent encore l’impact de l’inondation. Certains documents sont d’ailleurs irrécupérables. Il s’agit, pour la plupart, de la paperasse ayant trait à leurs procédures judiciaires, des anciens journaux…

Un usager qui a ses habitudes dans ses locaux raconte que les détenus sus évoqués ont été surpris, «heureusement en plein jour», par cette inondation sans précédent. Si la forte pluie de vendredi dernier après-midi n’est pas à négliger, notre source nous apprend que les travaux de construction d’un nouveau bâtiment à l’entrée de ce quartier seraient à l’origine de cette inondation. Lequel bâtiment devrait abriter, pour certains, de nouvelles cellules ; pour d’autres, un parloir.

Toujours est-il qu’en raison desdits travaux, «Les eaux qui s’écoulaient par le passé sur la route principale ont été déviées (inconsciemment certainement !) vers les cellules». Et la morphologie du terrain abritant le quartier de ces détenus (légère pente) est telle que les cellules situées en haut (celles de Polycarpe Abah Abah, Yves Michel Fotso et Emmanuel Gerard Ondo Ndong) ont été épargnées par l’inondation. Contrairement à celles situées en contre-bas. Les eaux, nous dit-on, ont atteint jusqu’à 3 voir 4 cm de hauteur.

Curieusement, poursuit notre source, le désastre n’a pas suscité la compassion des gendarmes affectés à la garde desdits détenus. Ces derniers ont dû se débrouiller, tous seuls, à évacuer les eaux à l’aide des sceaux. La scène, telle qu’elle nous a été racontée, était semblable à celles souvent observées dans les habitats des quartiers marécageux en saison de pluie. Saison de détresse pour ces habitants-là. La baisse progressive puis la fin de la pluie aidant, les trois détenus ont nettoyé et asséché leurs locaux qui gardent cependant un zeste d’humidité.

Le quartier en forme de U où sont gardés Marafa, Edou, Bélinga, Abah Abah, Fotso et Ondo Ndong se situe en fin de prolongement de plusieurs bâtiments dont celui abritant le fichier central et le laboratoire central. Au fin fond du Sed. Le quartier est fermé par une clôture nouvellement construite.