M. Robert
P. Jackson est arrivé au Cameroun le 12 octobre 2010, après avoir prêté serment
le 17 septembre en qualité d’Ambassadeur des Etats-Unis auprès de la République
du Cameroun. Auparavant, M. Jackson a occupé les postes de
Ministre-Conseiller et Chargé d’Affaires par intérim à Rabat, au Maroc; Premier
Conseiller et Chargé d’Affaires par intérim à Dakar, au Sénégal; de Directeur
du Bureau de la promotion des droits de l’homme et de la démocratie au
Département d’Etat, à Washington; de Conseiller politique et économique à
l’Ambassade des Etats-Unis à Abidjan, en Côte d’Ivoire; de Conseiller politique
et militaire à Lisbonne, au Portugal; de Coordinateur du Programme de formation
des nouveaux diplomates et Directeur-adjoint de la Division de l’orientation au
Foreign Service Institute à Washington; de Responsable pour le Zimbabwe et le
Botswana; de Chef de la Section politique à Harare, au Zimbabwe; de Responsable
pour le Nigéria; de Conseiller politique et économique à Bujumbura, au Burundi;
et de Responsable consulaire et économique à Montréal, au Canada. M.
Jackson fait partie des cadres supérieurs de la diplomatie américaine depuis
décembre 2003. En 2006, il a reçu le Prix James A. Baker III-C. Howard
Wilkins, Jr., en qualité de Ministre-Conseiller exceptionnel. Il a
également reçu trois «Superior Honor Awards» et deux «Meritorious Honor Awards»
à titre individuel.
Avant d’intégrer la
diplomatie américaine en 1982, M. Jackson a enseigné le français et l’anglais
comme langues étrangères à l’Institut Montana de Zugerberg, en Suisse, après
avoir enseigné l’anglais et la civilisation américaine à l’Université de Clermont-Ferrand,
en France. M. Jackson est titulaire d’un Master en Stratégie de gestion
des ressources nationales de l’Université de la Défense Nationale; d’un Master
en Affaires Internationales de l’Université George Washington, à Washington, et
d’une Licence en Etudes gouvernementales et sciences juridiques du Bowdoin
College de Brunswick, dans le Maine. M. Jackson, qui est originaire du
Tennessee, est marié à Babette Pollard Jackson. Outre l’anglais, il parle
le français et le portugais.
Ses recommandations au
lendemain du scrutin présidentiel du 09 octobre 2011 au Cameroun:
« Ce que nous
recommandons : Beaucoup reste à faire pour améliorer la confiance du public
vis-à-vis du processus électoral. Je tiens à souligner que les recommandations
que nous formulons ci-dessous reprennent les idées précieuses et les analyses
d'autres diplomates et observateurs, d’ELECAM, des responsables publics et des
militants de la société civile. Tout d'abord, afin d'améliorer le climat
politique dans la perspective des prochaines échéances, il conviendra de
niveler le terrain de jeu afin que les candidats de l'opposition puissent
compétir à égalité de chance. Leur tâche est ardue: mener campagne en utilisant
les ressources et le temps limités, à l’effet de transformer leurs partis à
assise régionale en mouvements d’envergure nationale. Le scepticisme du public
ayant atteint un niveau très élevé, votre tâche est tout aussi ardue - trouver
les moyens de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance tout en
faisant appel à l'électorat camerounais pour une participation massive et plus
significative au processus électoral.
Afin de situer nos recommandations dans leur contexte, je note qu’à la veille
de l'élection présidentielle, la Mission américaine avait dépêché 14 équipes de
deux à quatre personnes chacune pour observer la campagne, les préparatifs, le
déroulement du scrutin et le comptage des voix - en d'autres termes, le
processus électoral. Des observateurs ont ainsi été déployés dans chacune des
dix régions du Cameroun, avec des équipes supplémentaires à Douala, la plus
grande ville du pays, et à Yaoundé, la capitale politique.
Le jour du scrutin, nos observateurs on noté des incohérences et des
irrégularités à tous les niveaux, ainsi que des difficultés techniques de la
part d'Elecam dans l'administration de l'élection. L’une des plus grandes
critiques a porté sur la façon dont les listes électorales ont été conçues et
gérées, laissant libre cours aux votes multiples. Le manque de formation des
agents électoraux et d'éducation des électeurs concernant comment voter était
apparent. L'encre qui devrait être utilisée pour empêcher les votes multiples
n'était pas indélébile, et les responsables des bureaux de vote ne prenaient
pas la peine de vérifier les pouces des électeurs pour s’assurer qu’ils ont été
trempés dans l'encre.
• Tout d’abord, les partis
d'opposition doivent s'unir s'ils veulent proposer une alternative crédible ;
• Elecam doit pouvoir démontrer son
indépendance ;
• Le Cameroun doit adopter un bulletin
de vote unique afin d’empêcher l’achat des voix, l’indisponibilité de certains
bulletins et la confusion concernant comment voter ;
• La campagne doit s’étendre sur plus
de deux semaines pour permettre à tous les partis de défendre leurs projets de
société ;
• Le parti au pouvoir doit s’abstenir
d’utiliser les ressources publiques pour faire campagne, car il se dote d’un
avantage injuste en utilisant l’argent du contribuable ;
• Le parti au pouvoir doit s’abstenir
de susciter la peur en faisant valoir que voter pour l’opposition entraînerait
l’instabilité et la guerre civile ;
• Le fichier électoral doit être
soigneusement nettoyé pour supprimer les noms des personnes décédées et les
doublons, et les listes doivent être publiées sur Internet pour permettre à
tout le monde de les consulter afin de faire corriger les erreurs ;
• Les cartes d’électeurs doivent être
biométriques et distribuées bien à l'avance
• Les bureaux de vote doivent être
mieux identifiés bien avant le jour du scrutin ;
• Les membres des bureaux de vote et
les scrutateurs doivent être mieux formés ;
• Les électeurs doivent être mieux
formés pour pouvoir comprendre le processus de vote ;
• Elecam doit accréditer tous les observateurs
;
• L’encre doit être indélébile,
correctement appliquée, et vérifié ;
• Le nombre de bureaux de vote doit
être réduit dans les zones urbaines et, pour permettre une meilleure couverture
par les responsables des bureaux de vote et les représentants des partis, il
faut instituer plus d’un isoloir par bureau de vote ;
• Des dispositions supplémentaires
doivent être prises pour les électeurs handicapés ;
• Les urnes doivent être scellées
correctement avant l’ouverture du scrutin ;
• Les bureaux de vote doivent fermer
suffisamment tôt pour permettre le dépouillement des voix avec la lumière du
jour ;
• La couverture médiatique, notamment
par la Crtv , doit être plus équitable ;
• Les jeunes doivent être encouragés
à voter puisque la plupart des électeurs à l'élection présidentielle semblait
être âgés de 40 ans et plus.»
Il conclut son récit par une citation du président Barack Obama lors de son
premier discours en Afrique sub-saharienne en tant que président des
tats-Unis : «Le monde sera ce que vous en ferez. Vous avez le pouvoir de
responsabiliser vos dirigeants et de bâtir des institutions qui servent le
peuple. Vous pouvez servir vos communautés et mettre votre énergie et votre
savoir à contribution pour créer de nouvelles richesses ainsi que de nouvelles
connexions avec le monde. Vous pouvez conquérir la maladie, mettre fin aux
conflits et réaliser le changement à partir de la base. Vous pouvez faire tout
cela. »
Lire l’intégralité de son rapport au lendemain de la présidentielle
camerounaise 2011 qui reste certainement valable au lendemain du double scrutin
législatif et municipal du 30 septembre 2013.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Faites vos analyses et commentaires en toute liberté.