Marafa

Marafa
Le prisonnier légendaire du SED.

vendredi 6 décembre 2013

Message de Condoléances aux Sud Africains.

"C'est avec beaucoup tristesse que j'ai appris le décès de l'ancien Président sud-africain Nelson Mandela, le Père de la lutte contre l'apartheid et mythe universel du combattant pour la liberté.
Je m'incline avec respect devant la dépouille de ce grand homme qui a su vaincre sans haine et réconcilier une nation autrefois si divisée.
J'adresse mes plus sincères condoléances à sa famille ainsi qu'à l'ensemble des Sud-Africains.
Nelson Mandela est et restera un modèle pour nous tous et notamment  le symbole de l'Afrique digne, fraternelle, ouverte au monde et fidèle à ses valeurs et à ses convictions." Marafa Hamidou Yaya.

mercredi 27 novembre 2013

L’intégralité de la déclaration de Marafa Hamidou Yaya avant la sentence du Juge.

Monsieur le président,
En conclusion, je souhaite prononcer moi-même quelques mots à l’appui de ma requête. Ces mots, vous me permettrez de les emprunter en partie à une autorité qui n’est autre que le Premier président de la Cour suprême. Le 26 février 2009, je n’ai pas eu le privilège d’être présent pour l’entendre délivrer l’allocution de rentrée solennelle de la Cour suprême. J’étais en tournée dans le pays pour installer les délégués du gouvernement auprès des communautés urbaines. Cependant, cette allocution avait frappé les esprits, et j’en avais lu le texte attentivement. Le propos du premier président de la Cour suprême m’avait profondément marqué à l’époque, par sa clarté, sa justesse mais aussi l’évidence qu’il était inspiré par une foi profonde. Foi dans l’utilité de la réforme du code de procédure pénale qu’il décrivait et dans les principes que la réforme illustrait. Depuis ma condamnation, de nombreux passages de son allocution me sont revenus et restés à l’esprit.
L’un de ces passages concernait la légalité des peines. Citant le juriste italien Beccaria, le premier président avait insisté sur la nécessité, pour qu’une peine soit légale, que le délit soit constitué selon les principes de la responsabilité pénale et que la sévérité du châtiment soit déterminée selon les dispositions du code pénal. Ma condamnation a été prononcée sans preuve, ou plutôt malgré des preuves indubitables établissant que je n’avais profité d’aucune manière de l’achat de l’avion présidentiel et que je m’étais même opposé à la sortie des fonds. Le délit de «complicité intellectuelle» auquel correspond cette condamnation, a été inventé pour l’occasion. Quant à la sévérité du châtiment, ma peine est de 25 ans d’emprisonnement, ce qui, à mon âge, équivaut à un emprisonnement à vie. Je ne veux pas approfondir la question du caractère inexpugnable de mon innocence, mes conseils l’ont fait en détail, et toutes les parties la reconnaissent.
Un autre passage concernait spécifiquement l’usage de la détention provisoire. Ma condamnation faisant l’objet d’un pourvoi en cassation, pour lequel l’instruction n’a pas été ouverte, elle a ce caractère provisoire. Qu’a dit le premier président de la Cour suprême lors de son allocution ? Je le cite : « Sous l’empire du code d’instruction criminelle (qu’à remplacé le code de procédure pénale entré en vigueur en 2007), cette détention relevait davantage de la politique répressive et de l’opportunité. (…) (Dans le nouveau code), elle a pour but de préserver l’ordre public, la sécurité des personnes et des biens ou d’assurer la conservation des preuves. » Là encore, mes conseils ont établi qu’aucun de ces cas de figure ne s’applique de quelque manière que ce soit à ma situation. Qui oserait sérieusement me désigner comme représentant une menace pour l’ordre public ? Pour la sécurité des biens ? Pour celle des personnes ? Non, ma détention provisoire a bien le caractère répressif et d’opportunités, déplorées par le premier président de la Cour suprême.
Mais c’est un dernier passage sur lequel je veux insister. Votre premier président, parlant des devoirs des magistrats, a dit dans son allocution : « la loi, quelle qu’elle soit, a un caractère impersonnel et transcende les contingences liées à la catégorie des individus.» Il ajoutait, citant d’Alembert : « Les magistrats dans quelques circonstances et pour quelque grand intérêt de corps que ce puisse être, ne doivent jamais être que magistrats, sans parti pris et sans passion comme les lois qui absolvent et punissent sans aimer ni haïr ». J’ai confiance que, face à un condamné innocent aux yeux de ses accusateurs eux-mêmes, maintenu dans une détention provisoire que ne justifie aucun des cas prévus par la loi, vous agirez sans parti pris et sans passion, en considérant que ma requête doit objectivement être acceptée. Comment puis-je avoir cette confiance, sachant quelles pressions pèsent sur vos épaules, notamment celle du pouvoir politique ?

Parce que je sais que, fidèles aux principes défendus par votre premier président, fidèles donc à votre conscience de magistrats, vous ne vous laisserez pas « corrompre par la peur » selon l’expression d’Aung San Suu Kyi. Monsieur le président, Madame et Monsieur les juges, je m’en remets à votre décision.

 Yaoundé, 26 novembre 2013

Marafa H. Yaya hier à la Cour Suprême.

MA DÉTENTION A BIEN LE CARACTÈRE RÉPRESSIF

Il était sensiblement 11 heures 49 minutes lorsque l’ancien patron de la territoriale a été appelé à la barre. 
Aussitôt, après les formalités d’usage, le président de tribunal a passé la parole aux avocats de l’accusé pour qu’ils puissent planter le décor
Après formulation de sa demande de mise en liberté provisoire... La Cour suprême maintient Marafa en prison.
L’ex-secrétaire général de la présidence de la République, puis ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Marafa Hamidou Yaya, a été débouté à la suite de sa demande de mise en liberté provisoire formulée auprès de la chambre spécialisée de la Cour suprême. C’était à l’issue de l’audience d’hier, mardi 26 novembre 2013.
Plusieurs personnalités condamnées dans le cadre de l’opération épervier se sont présentées à la salle d’audience de la Cour suprême hier, mardi 26 novembre 2013. Marafa Hamidou Yaya, ancien secrétaire général de la présidence de la République, puis ministre d’Etat en charge de l’administration territoriale, condamné à 25 années de prison par le tribunal de grande instance du Mfoundi pour coaction de détournement des deniers publics dans le cadre de l’achat foireux d’ un avion présidentiel ; Emmanuel Gérard Ondo Ndong, ancien directeur général du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom), condamné à 35 ans de prison pour détournement des deniers publics ; Michel-Thierry Atangana, Franco-camerounais, incarcéré depuis bientôt 18 ans dans une cellule du secrétariat d’Etat à la défense (Sed) ; Edzoa Titus ancien secrétaire général de la présidence de la République lui aussi détenu au Sed depuis presque 18 ans. Mais aussi, Jean Louis Edou Nkolo, l’ancien trésorier payeur général de Douala condamné à vie par le tribunal de grande instance du Wouri pour détournement de déniers publics en coaction avec Sala Fru James et Toukour Mohamed (en fuite). Des collaborateurs d’Emmanuel Gérard Ondo Ndong étaient aussi présents dans cette salle d’audience bondée de monde.
Après un débat houleux, la requête de Marafa Himadou Yaya a été jugée recevable sur la forme, mais rejeté sur le fond. Par la même occasion, le président de la collégialité a condamné l’ancien secrétaire général de la présidence de la République aux dépends. Avant cette sentence, le conseiller rapporteur a pris la parole pour indiquer que la requête est recevable sur la forme, parce que le requérant à déjà introduit un pourvoi auprès de la Cour de cassation, comme le recommande l’article 516 du code de procédure pénal. Mais sur le fond, il soutient l’irrecevabilité par le fait que le mandat d’incarcération signé du président du tribunal de grande instance rend caduque le mandat de détention provisoire émis par le juge d’instruction. 
Contre arguments
Ce qui est fortement contesté par Me Abdou Baguy, l’avocat conseil du prince de Garoua. Pour celui-ci, Marafa Hamidou Yaya continue de clamer son innocence. Il cite les dispositions de l’article 554 du code de procédure pénale pour indiquer que c’est lorsque la décision aura été définitive et que le condamné n’aura plus aucun moyen de recours que son sort sera définitivement scellé. Pour cet avocat au barreau du Cameroun, la détention préventive est une mesure exceptionnelle. Son client n’ayant jamais représenté une menace, il plaide donc pour sa mise en liberté provisoire. Me Monthé, un autre avocat conseil de l’ex-Minatd le suit d’ailleurs dans cette logique, sollicitant aux juges de ne pas être des pourvoyeurs de l’enfer, mais plutôt, des porteurs de la liberté. Celui-ci soutient mordicus qu’il s’agit d’un procès politique et non pas d’une affaire ordinaire, et souhaite que les juges fassent preuve d’indépendance.

Le cas du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bamenda est d’ailleurs évoqué comme jurisprudence. Lui qui a été condamné, mais qui après avoir formulé une requête a été mis en liberté provisoire en attendant la sentence définitive de la Cour de cassation.  Tout cet argumentaire est refoulé par l’avocat général qui estime que l’Etat ayant crée une prison secondaire logée au Sed, et où est incarcéré Marafa, la requête n’a logiquement aucune raison d’être. Il s’associe ainsi à la proposition du conseiller rapporteur. Et après une déclaration pleine de signification donnée par l’accusé, le juge déboute le requérant, le renvoyant ainsi dans sa cellule de la prison secondaire. De la maison d’arrêt du camp de la gendarmerie.

mardi 26 novembre 2013

Marafa sollicite la liberté provisoire!

L'ex-secrétaire général de la présidence de la République, puis ministre d'Etat en charge de l'Administration territoriale et de la décentralisation, Marafa Hamidou Yaya, est attendu à la Cour suprême demain mardi, pour défendre sa demande de mise en liberté provisoire.


A l'ouverture de cette affaire le mardi 29 octobre 2013, Marafa Hamidou Yaya s'était fait représenter à l'audience de la cour suprême par l'un de ses conseils. 
L'affaire avait alors été renvoyée au mardi 26 novembre. Demain, l'ancien secrétaire général de la présidence de la République, puis ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation pourrait être personnellement présent à la barre, pour défendre sa demande de mise en liberté provisoire. Car il estime qu'il est «injustement détenu dans les locaux de la gendarmerie nationale de Yaoundé depuis le 16 avril 2012. L'on comprend donc aisément pourquoi Yves Michel Fotso et les autres personnes condamnées dans le cadre de cette affaire de l'achat de l'avion présidentiel ne seront pas à la barre demain. 
Car il s'agit d'une initiative personnelle, n'ayant rien à voir avec le pourvoi en cassation formulé à l'issue de la sentence prononcée par jugement N°445/Cim, rendu les 21 et 22 septembre 2012 par le tribunal de grande instance du Mfoundi statuant en matière criminelle et en premier et dernier ressort. Le prince de Garoua trouve cette sentence inique et demande sa mise en liberté provisoire. Ses avocats-conseils soutiennent que «le requérant, convaincu de son éclatante innocence, qu'il a d'ailleurs clamée énergiquement tout au long de ce funeste procès, a tout naturellement formé pourvoi en cassation dans les délais requis contre le susdit jugement par déclaration portant le numéro 4 enregistrée au greffe du tribunal de grande instance du Mfoundi le 24 septembre 2012 ainsi que par lettre reçue et déchargée au greffe de la Cour suprême le 24 septembre 2012 sous le numéro 1469». 
Ils avancent l'article 502 alinéa 2 du code de procédure pénale pour soutenir la demande de leur client. En parcourant ce code, l'on constate que cet article 502 stipule que Le pourvoi en cassation n'a pas d'effet suspensif, notamment en ce qui concerne: 
a)le mandat décerné ou confirmé par la Cour d'appel continue de produire ses effets; 
b)les mesures de surveillance judiciaire ordonnées ou confirmées par la Cour d'appel continue de produire leurs effets ; 
c) en cas d'acquittement ou de condamnation par la Cour d'appel, soit une peine d'emprisonnement assortie de sursis, soit à une peine d'amende, ou lorsqu'il y a condamnation à une peine d'emprisonnement dont la durée est inférieure ou égale à la durée de la détention provisoire, le demandeur au pourvoi détenu est immédiatement libéré, sous réserve des dispositions de l'article 393. 
2) toutefois, le demandeur au pourvoi peut saisir la Cour suprême d'une demande de suspension de mesures de surveillance ou en mainlevée du mandat. 
L'issue du procès qui s'ouvre véritablement demain nous permettra de savoir si oui ou non, les magistrats de la haute juridiction remettront la liberté à l'un des prisonniers les plus célèbres du Cameroun. 

Marafa devant la Cour suprême ce Mardi 26 Novembre 2013

L'ex-ministre d'Etat, condamné à 25 ans de prison, veut faire casser un mandat de détention provisoire.
L'ancien ministre d'Etat en charge de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minadt), Marafa Hamidou Yaya, sera demain face au premier président de la Cour suprême dans le cadre d'une requête aux fins de mainlevée du mandat de détention provisoire émis à son encontre le 16 avril 2012 par le juge d'instruction du tribunal de grande instance du Mfoundi. Cette requête a été introduite par ses avocats, Patrice Monthé et Abdoul Bagui. 

Condamné en septembre 2012 à 25 ans d'emprisonnement par le tribunal de grande instance du Mfoundi pour détournement en coaction de 24 milliards de FCFA, il semble décidé à aller au bout de ses ressources pour démontrer la justesse de sa cause. 
Dans cette nouvelle bataille judiciaire et selon ses défenseurs, l'ancien dignitaire du régime de Yaoundé réitère ses déclarations selon lesquelles il n'était pas encore secrétaire général de la présidence de la République en mai 1995, au moment où se prenait la décision d'acquisition d'un avion pour les déplacements du Chef de l'Etat (le Boeing Business Jet II). M. Marafa rappelle, entre autres, que l'implication de Cameroon Airlines dans ce dossier, en lieu et place de l’Etat, ne saurait être de son fait. Pointant un doigt accusateur sur l'alors ministre des Finances (Minfi), il affirme que c'est Michel Meva'a m'Eboutou qui a pris la décision, posé et soutenu l'acte d'achat de l'aéronef qu'il «revendique et assume». 
Dans ses dépositions devant le juge d'instruction en effet, le ci-devant Minfi avait soutenu que c'est lui-même, sans l'avis du Sg/Pr Marafa «[qui] n'est intervenu en aucune manière dans les transferts de fonds opérés», qui avait décidé du paiement comptant de 29 millions de dollars directement à l'intermédiaire Gia International Inc., plutôt qu'une lettre de crédit à paiement différé. C'est dire si les avocats de l'ex-Minatd restent déterminés à se rappeler au bon souvenir de Michel Meva'a m'Eboutou, qui aura cette fois du mal à éviter la barre ou à feindre l'amnésie, comme il le fit quelquefois face aux magistrats. 
De même, pendant son procès, l'ex-Minatd avait soutenu que toutes les opérations d'achat du «BBJ Il» s'étaient bien déroulées jusqu'à son départ de la présidence de la République. Et donc que ce ne saurait être sous ses auspices que les dysfonctionnements et tripatouillages seraient apparus. Le prisonnier et ses conseils accusent les premiers juges d'avoir violé la loi, d'avoir insuffisamment motivé leur décision et dénaturé les faits de la cause. Les mêmes magistrats, estiment Marafa et les siens, se sont fondés sur une décision de la chambre criminelle de la cour française de cassation datée d 1902, qui traite de «l'excitation de minées à la débauche» plus tard requalifiée en «incitation à la corruption de mineurs».

vendredi 15 novembre 2013

Marafa Watch “U.S. Friends of Marafa Committee”




“Marafa Watching” Expands on Capitol Hill in Washington, D.C.
 
Last week a delegation of the “U.S. Friends of Marafa Committee” (USFMC), accompanied by the political prisoner’s lead defense counsel, Professor Ndiva Kofele-Kale, completed multiple days of meeting on Capitol Hill in Washington, D.C. with congressional committee and U.S. State Department experts on foreign and/or African affairs.  The intense lobbying began with a stimulating, early morning interview aired live on D.C.’s Metro Watch at WPFW 89.3 [USFMC interview starts at approx. 15:00].  The ever dynamic host, Ms. Gloria Minott, spoke first with Professor Kofele-Kale and then with USFMC representative, attorney Zena Crenshaw-Logal. 
 
Professor Kofele-Kale introduced the WPFW audience to the ongoing legal difficulties and persecution of Minister Marafa.  Attorney Crenshaw-Logal foreshadowed what the USFMC would be emphasizing before congressional committee representatives and top government officials.  The USFMC subsequently hand-delivered to both U.S. Senate and House representatives as well as State Department representatives documents detailing the “overriding threat to ‘world stability, peace, and development’ presented by . . . two things:  (a).  the ongoing imprisonment by the Republic of Cameroon of our ally, former Secretary-General at the Presidency of Cameroon, Mr. Marafa Hamidou Yaya; and (b). the related attempts by top ranking Republic of Cameroon officials to mock American taxpayers and some of their prime public and private institutions for addressing international conflict − namely our U.S. State Department, the U.S. Embassy at Yaoundé, our federal court system, and some of our most influential major media outlets”.       
 
The USFMC delegation ended its Capitol Hill tour with assurances that Marafa has not been forgotten by U.S. leaders.
 

vendredi 1 novembre 2013

Marafa et son avocat indisponibles

Marafa Hamidou Yaya souhaite désormais répondre à la Justice en présence de ses deux avocats. Me Patrice Monthé, l'un d'eux, étant indisponible, il a pris le soin d'adresser au préalable une correspondance au greffe de la Cour suprême pour demander le renvoi de l'audience d'hier. Le parquet qui a reçu copie de cette lettre ne s'y est pas opposé. Car, ceci participe des droits de la défense. Le président de la collégialité a accordé le renvoi souhaité. La cause a été reportée au 26 novembre prochain. A cette date, Marafa qui ne s'est pas présenté à la Cour suprême hier, après avoir demandé une mainlevée de son mandat d'extraction ses déplacements nécessitant un important déploiement militaire et policier devrait en principe être extrait de prison à cette date-là. 

Marafa Hamidou avait en effet introduit auprès de la section spécialisée de la Cour suprême, une demande de réduction de sa peine. Reconnu coupable du détournement en coaction de 24 milliards FCFA, l'ancien ministre d'Etat avait été condamné à 25 ans de prison par le Tribunal de grande instance du Mfoundi. Au moment où la décision de la Cour suprême est attendue, Marafa fait l'objet d'une «nouvelle» enquête dans la même affaire de l'avion présidentiel.

mercredi 30 octobre 2013

Marafa devant les juges

Attendu à la Cour suprême ce Mardi 29 Octobre dans le cadre d'une requête en appel, l'ancien Minatd va réclamer sa libération.

Marafa Hamidou Yaya, ancien Secrétaire général de la présidence de la République sera devant les juges de la Cour suprême ce jour afin de recevoir les conclusions du recours introduit il y a quelques semaines pour faire annuler sa condamnation à 25 ans de prison le 22 septembre 2012, dans le cadre du processus foireux d'acquisition d'un avion pour les déplacements du chef de l'Etat, appelé: Boeing Business Jet Il. Pour ses avocats, l'ancien bâtonnier, Patrice Monthé et Abdul Bagui, la haute cour doit revoir le verdict rendu il y a un an par le tribunal de grande instance du Mfoundi, qui l'avait reconnu «coupable de détournement en co¬action de la somme de 29 millions de dollars». 

Dans le cadre de la même procédure, Yves Michel Fotso, avait écopé de la même peine de privation de liberté. L’Ex-directeur général de la Commercial Bank Cameroon (Cbc), Jean-Marie Chapuis et sa collaboratrice, Geneviève Sandjon, furent condamnés à 15 ans de prison chacun. L'adjointe de M. Chapuis, Julienne Komnang née Kounda, en avait pris pour 10 ans et tous ces accusés devront, collectivement, payer 21,3 milliards de FCFA au Trésor public. 

La Cour suprême devra dans un premier temps statuer sur les questions de forme liées à la détention de Marafa Hamidou Yaya. Car ses avocats arguent qu'il n'a pas reçu de mandat de dépôt lorsqu'il a été arrête en avril 2012 et déféré à la prison centrale de Kondengui. Encore moins le jour de sa condamnation. Ce qui d'après des proches ne justifieraient pas sa détention. La jurisprudence Nana lsaï au début des années 200 pourrait être utilisée. 

En plus de cet élément figure l'argument selon lequel la Cour suprême avait six mois à compter de septembre 2012 pour se prononcer sur le recours en appel introduit par ses avocats après la condamnation. Ce délai est dépassé depuis mars dernier. 

S'agissant éventuellement du fond du dossier, l'ancien ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation pourrait remettre en cause sa condamnation pour «co-action intellectuelle». Nos sources précisent que ses avocats ont pu entrer en possession d'éléments qui leur permettront de démontrer que «la co-action intellectuelle» pour laquelle il a été condamné est inspiré d'une jurisprudence française concernant les mineurs. Elle ne saurait dès lors s'appliquer dans le cadre du détournement de deniers publics du dossier, les avocats de Marafa Hamidou Yaya vont tenter de démontrer que les dispositions des articles 74, 96 et 184 du code pénal, qui permettent d'étayer la «co-action de détournement de deniers publics» ne sont pas applicables à leur client. L'article 96 stipule qu'est «coauteur celui qui participe avec autrui et en accord avec lui à la commission d'une infraction». L'article 184 va plus loin en indiquant: «Quiconque par quelque moyen que ce soit obtient ou retient frauduleusement quelque bien que ce soit, mobilier, ou immobilier, appartenant, destiné ou confié à l'Etat fédéral ou fédéré, à une coopérative, collectivité, ou établissement, ou public ou soumis à la tutelle administrative de l'Etat ou dont l'Etat détient directement ou indirectement la majorité du capital, est puni». 

Or d'après le mémoire de défense de ses avocats: «Marafa Hamidou Yaya n'a ni obtenu, ni retenu quelque somme provenant des 29 millions de dollars mis abusivement à sa charge par l'accusation. La somme de 29.000.000$, n'a été ni totalement ou en partie frauduleusement encaissée par quelque moyen que ce soit ou de quelque manière que ce soit par le concluant. Enfin, que l'accusation a changé sans cesse le fondement juridique et factuel de son action, en violation de la loi et de la jurisprudence, en qualifiant tantôt le concluant, de coauteur et tantôt de complice». 

En conséquence, Patrice Monthé demandera «d'acquitter purement et simplement Marafa Hamidou Yaya des faits injustement mis à sa charge, ceux-ci n'étant absolument pas établis, en application des dispositions des articles 311 et 395 du code procédure pénale».

mardi 29 octobre 2013

Marafa entendu à la Police Judicaire

Marafa Hamidou Yaya s’est finalement présenté vendredi dans les locaux de la Police judiciaire. L’ex-ministre d’Etat a passé une heure environ à la PJ à Elig-Essono. Arrivé à 10h34 sous bonne escorte, Marafa Hamidou Yaya est reparti de la PJ à 11h38. Les raisons de sa présence n’ont pas été précisées aussi bien par la Police judiciaire qui mène l’enquête que par les conseils de l’ex-Minatd que nous avons essayé de joindre en vain. 


En septembre 2012, Marafa Hamidou Yaya avait été condamné à 25 ans de prison dans l’affaire de l’acquisition de l’avion présidentiel. Il avait été reconnu coupable de détournement en coaction de la somme de 24 milliards F avec Yves Michel Fotso par le Tribunal de grande instance du Mfoundi. L’ex-membre du gouvernement purge sa peine à la prison secondaire de Yaoundé. Selon nos informations, la nouvelle enquête ouverte contre l’ex-secrétaire général de la présidence de la République va se poursuivre cette fin de cette semaine à la Police judiciaire de Yaoundé.

Un juge luxembourgeois enquête sur Marafa


La Direction de la police judiciaire située au quartier Elig-Essono à Yaoundé n'a pas fait foule vendredi dernier. Pourtant, Marafa Hamidou Yaya y a été auditionné en fin de matinée ce jour-là. C'est que, quelques minutes avant l'arrivée du célèbre détenu de la prison secondaire de Yaoundé, logée dans l'enceinte du Secrétariat d'Etat à la Défense, gendarmes et policiers en civil mains armées de pistolets automatiques, sillonnaient les lieux, invitant les curieux à éviter les attroupements. Même les usagers ayant des problèmes à résoudre dans cette unité de la police nationale, ont été sommés de revenir après l'audition de Marafa Hamidou Yaya. 

Assisté de ses avocats, le prisonnier qui purge actuellement une peine de 25 ans fermes de prison a répondu aux questions des fins limiers de la sous-direction des enquêtes économiques. Le Messager a appris de sources dignes de foi que les questions posées par les officiers de la PJ tournaient autour des transactions financières opérées dans le cadre de l'achat foireux du Bbj-II pour laquelle il a déjà été condamné. Le juge luxembourgeois a transmis à la justice camerounaise et la Pj un ensemble de préoccupations auxquelles, l'ex Ministre n'a pas jugé utile d'apporter autre réponse que celles consignées dans les plumitifs d'audience de l'affaire Bbj-II jugée en 2012 par le Tribunal de grande instance du Mfoundi. «Le Ministre d'Etat a renvoyé les enquêteurs aux minutes du procès Bbj-II, puisque ces questions lui ont déjà été posées par le Tribunal», a confié à votre journal, un de ses avocats. 

Acharnement 

D'autres informations concordantes font état de ce que la justice luxembourgeoise aurait ouvert son enquête à la suite d'une plainte de l'Etat du Cameroun qui estime que durant le processus de l'achat de l'avion présidentiel, de fortes sommes d'argent auraient pris la direction de comptes privés domiciliés au Luxembourg. Mais aussi qu'au cours du processus de privatisation de certaines entreprises publiques, les mêmes comptes auraient été alimentés par des fonds issus des micmacs conclus avec les repreneurs. Car dans sa posture de Secrétaire général de la présidence, Marafa aurait personnellement piloté les dossiers de privatisation de plusieurs de ces structures étatiques aujourd'hui aux mains de multinationales. Mais des proches de l'ex Ministre disent formellement qu'il n'a pas été entendu sur ce deuxième aspect concernant les privatisations. 

Au demeurant, de nombreux observateurs de la scène politique nationale, restent toujours sceptiques sur la sincérité de cette nouvelle procédure. D'aucuns pensent que c'est une stratégie savamment montée par le régime, pour maintenir la pression psychologique sur le «prince» de Garoua. Une forme de rouleau compresseur...

samedi 19 octobre 2013

Biographie de l'Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Cameroun

M. Robert P. Jackson est arrivé au Cameroun le 12 octobre 2010, après avoir prêté serment le 17 septembre en qualité d’Ambassadeur des Etats-Unis auprès de la République du Cameroun.  Auparavant, M. Jackson a occupé les postes de Ministre-Conseiller et Chargé d’Affaires par intérim à Rabat, au Maroc; Premier Conseiller et Chargé d’Affaires par intérim à Dakar, au Sénégal; de Directeur du Bureau de la promotion des droits de l’homme et de la démocratie au Département d’Etat, à Washington; de Conseiller politique et économique à l’Ambassade des Etats-Unis à Abidjan, en Côte d’Ivoire; de Conseiller politique et militaire à Lisbonne, au Portugal; de Coordinateur du Programme de formation des nouveaux diplomates et Directeur-adjoint de la Division de l’orientation au Foreign Service Institute à Washington; de Responsable pour le Zimbabwe et le Botswana; de Chef de la Section politique à Harare, au Zimbabwe; de Responsable pour le Nigéria; de Conseiller politique et économique à Bujumbura, au Burundi; et de Responsable consulaire et économique à Montréal, au Canada.  M. Jackson fait partie des cadres supérieurs de la diplomatie américaine depuis décembre 2003.  En 2006, il a reçu le Prix James A. Baker III-C. Howard Wilkins, Jr., en qualité de Ministre-Conseiller exceptionnel.  Il a également reçu trois «Superior Honor Awards» et deux «Meritorious Honor Awards» à titre individuel.
Avant d’intégrer la diplomatie américaine en 1982, M. Jackson a enseigné le français et l’anglais comme langues étrangères à l’Institut Montana de Zugerberg, en Suisse, après avoir  enseigné l’anglais et la civilisation américaine à l’Université de Clermont-Ferrand, en France.  M. Jackson est titulaire d’un Master en Stratégie de gestion des ressources nationales de l’Université de la Défense Nationale; d’un Master en Affaires Internationales de l’Université George Washington, à Washington, et d’une Licence en Etudes gouvernementales et sciences juridiques du Bowdoin College de Brunswick, dans le Maine.  M. Jackson, qui est originaire du Tennessee, est marié à Babette Pollard Jackson.  Outre l’anglais, il parle le français et le portugais.
Ses recommandations au lendemain du scrutin présidentiel du 09 octobre 2011 au Cameroun:
« Ce que nous recommandons : Beaucoup reste à faire pour améliorer la confiance du public vis-à-vis du processus électoral. Je tiens à souligner que les recommandations que nous formulons ci-dessous reprennent les idées précieuses et les analyses d'autres diplomates et observateurs, d’ELECAM, des responsables publics et des militants de la société civile. Tout d'abord, afin d'améliorer le climat politique dans la perspective des prochaines échéances, il conviendra de niveler le terrain de jeu afin que les candidats de l'opposition puissent compétir à égalité de chance. Leur tâche est ardue: mener campagne en utilisant les ressources et le temps limités, à l’effet de transformer leurs partis à assise régionale en mouvements d’envergure nationale. Le scepticisme du public ayant atteint un niveau très élevé, votre tâche est tout aussi ardue - trouver les moyens de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance tout en faisant appel à l'électorat camerounais pour une participation massive et plus significative au processus électoral.

Afin de situer nos recommandations dans leur contexte, je note qu’à la veille de l'élection présidentielle, la Mission américaine avait dépêché 14 équipes de deux à quatre personnes chacune pour observer la campagne, les préparatifs, le déroulement du scrutin et le comptage des voix - en d'autres termes, le processus électoral. Des observateurs ont ainsi été déployés dans chacune des dix régions du Cameroun, avec des équipes supplémentaires à Douala, la plus grande ville du pays, et à Yaoundé, la capitale politique.
Le jour du scrutin, nos observateurs on noté des incohérences et des irrégularités à tous les niveaux, ainsi que des difficultés techniques de la part d'Elecam dans l'administration de l'élection. L’une des plus grandes critiques a porté sur la façon dont les listes électorales ont été conçues et gérées, laissant libre cours aux votes multiples. Le manque de formation des agents électoraux et d'éducation des électeurs concernant comment voter était apparent. L'encre qui devrait être utilisée pour empêcher les votes multiples n'était pas indélébile, et les responsables des bureaux de vote ne prenaient pas la peine de vérifier les pouces des électeurs pour s’assurer qu’ils ont été trempés dans l'encre.
•        Tout d’abord, les partis d'opposition doivent s'unir s'ils veulent proposer une alternative crédible ;
•        Elecam doit pouvoir démontrer son indépendance ;
•        Le Cameroun doit adopter un bulletin de vote unique afin d’empêcher l’achat des voix, l’indisponibilité de certains bulletins et la confusion concernant comment voter ;
•        La campagne doit s’étendre sur plus de deux semaines pour permettre à tous les partis de défendre leurs projets de société ;
•        Le parti au pouvoir doit s’abstenir d’utiliser les ressources publiques pour faire campagne, car il se dote d’un avantage injuste en utilisant l’argent du contribuable ;
•        Le parti au pouvoir doit s’abstenir de susciter la peur en faisant valoir que voter pour l’opposition entraînerait l’instabilité et la guerre civile ;
•        Le fichier électoral doit être soigneusement nettoyé pour supprimer les noms des personnes décédées et les doublons, et les listes doivent être publiées sur Internet pour permettre à tout le monde de les consulter afin de faire corriger les erreurs ;
•        Les cartes d’électeurs doivent être biométriques et distribuées bien à l'avance
•        Les bureaux de vote doivent être mieux identifiés bien avant le jour du scrutin ;
•        Les membres des bureaux de vote et les scrutateurs doivent être mieux formés ;
•        Les électeurs doivent être mieux formés pour pouvoir comprendre le processus de vote ;
•        Elecam doit accréditer tous les observateurs ;
•        L’encre doit être indélébile, correctement appliquée, et vérifié ;
•        Le nombre de bureaux de vote doit être réduit dans les zones urbaines et, pour permettre une meilleure couverture par les responsables des bureaux de vote et les représentants des partis, il faut instituer plus d’un isoloir par bureau de vote ;
•        Des dispositions supplémentaires doivent être prises pour les électeurs handicapés ;
•        Les urnes doivent être scellées correctement avant l’ouverture du scrutin ;
•        Les bureaux de vote doivent fermer suffisamment tôt pour permettre le dépouillement des voix avec la lumière du jour ;
•        La couverture médiatique, notamment par la Crtv , doit être plus équitable ;
•        Les jeunes doivent être encouragés à voter puisque la plupart des électeurs à l'élection présidentielle semblait être âgés de 40 ans et plus.»
Il conclut son récit par une citation du président Barack Obama lors de son premier discours en Afrique sub-saharienne en tant que président des  tats-Unis : «Le monde sera ce que vous en ferez. Vous avez le pouvoir de responsabiliser vos dirigeants et de bâtir des institutions qui servent le peuple. Vous pouvez servir vos communautés et mettre votre énergie et votre savoir à contribution pour créer de nouvelles richesses ainsi que de nouvelles connexions avec le monde. Vous pouvez conquérir la maladie, mettre fin aux conflits et réaliser le changement à partir de la base. Vous pouvez faire tout cela. »
Lire l’intégralité de son rapport au lendemain de la présidentielle camerounaise 2011 qui reste certainement valable au lendemain du double scrutin législatif et municipal du 30 septembre 2013.



IYA MOHAMMED, à l’ombre de la certitude.

Autant en son temps comme beaucoup de camerounais j’ai fustigé avec force les incantations belliqueuses et les envolés épistolaires d’un illustre pensionnaire de Kondingui, autant aujourd’hui je dénonce avec conviction la cabale ourdi contre M. IYA Mohammed. Quelle heureuse coïncidence de calendrier pour ses détracteurs entre sa condamnation pour faute de gestion prononcée par le Conseil de Discipline Budgétaire et Financière (CDBF) et le renouvèlement des instances dirigeantes la de la FECAFOOT ! L’incurie manifeste de cette institution de la république jette indubitablement un discrédit sur l’engagement du chef de l’Etat S.E Paul BIYA à lutter contre les distractions des deniers publics et la corruption sous toutes ses formes qui gangrènent notre pays. Comment ne pas donner du crédit à ceux qui pensent que l'opération épervier est un instrument d’épuration politique et non une véritable volonté d’assainir la vie politique? Dans l’affaire Dreyfus, George Clemenceau disait ceci : « Tout vaut mieux que la honte du mensonge posé comme pierre d'assises de l'ordre social. Tout vaut mieux que la lâcheté suprême de l'injustice consciente ». Pour qui sait comment fonctionne la SODECOTON, les 20 fautes de gestions imputées à IYA Mohammed sont des pures affabulations dont l’objectif inavoué et non moins avéré est de l’écarter de la direction de la FECAFOOT. Si nous suivons la logique du CDBF, Pourquoi avoir épargné les membres du conseil d’administration et les PCA successifs de cette société ? Pourquoi avoir épargné les deux Directeurs généraux adjoints qui sont concernés par la période de 2005 à 2009 incriminée par le CDBF ? GEOCOTON multinationale française actionnaire à hauteur de 30% dont le représentant est non moins que Directeur général adjoint et SMIC actionnaire à hauteur de 10% ont toujours renouvelé leur confiance à IYA Mohammed. Si nous sursoyons à la vision erratique et minimaliste de la gestion de la SODECOTON faite par le CDBF, et considérons la situation de ce fleuron Agro industriel du grand Nord en toute objectivité, nous relevons que ses indicateurs de performances sont excellents. En effet, elle a réalisé un résultat net de 1,5 milliard de F.CFA en 2010 ; 9,589 milliards de FCFA en 2011 et 9,629 milliards de FCFA en 2012. Soit un bénéfice cumulé de 20 milliards de FCFA. Cette performance est également perceptible au niveau de la production, avec 220.000 tonnes de coton achetées auprès de 208 000 producteurs encadrés en 2012/2013, contre 110.000 tonnes seulement achetées en 2009/2010. Avec un rendement de 1200 kg/ha elle a la meilleure performance en Afrique de l'Ouest et Centrale, où les sociétés cotonnières plafonnent à des rendements de moins de 1000 kg/ha. Contrairement à beaucoup d’autres sociétés cotonnières qui bénéficient des subventions de leurs Etats, la SODECOTON a fait face entre 2005 et 2008 à la chute du cours du coton sur le marché mondial grâce aux fonds de gestion de risque de la filière Coton constitués sur fonds propres. Durant cette période difficile, il avait été question d’un plan de licenciement du personnel sous la pression insistante des actionnaires cités plus haut. Ce plan social a été balayé d’un revers de main par M. IYA Mohammed au nom de la justice social de la solidarité et surtout de la reconnaissance pour ces employés qui ont contribués à édifier cette société. La SODECOTON apparait comme un ilot de bonne gouvernance au milieu d’un océan de corruption. Comment peut-il en être autrement dans un pays où des fonctionnaires sont plus riches que les hommes d’affaires ? Comment peut-il autrement dans un pays où la corruption, le népotisme et le clientélisme sont érigés en model de gouvernance? La sortie tonitruante et incongrue de M. CAVAYE Yéguié Djibril en juin 2011 dans l’hémicycle est révélatrice des rancœurs consécutives au rocambolesque dossier de cession des parts détenues à la SODECOTON par l’Etat. En effet, il faut rappeler ici qu’il aura fallu toute l’abnégation et le courage de M. IYA Mohammed pour faire échec à la tentative de M. BABA Amadou et ses associés de faire main basse en 1994 sur 48% des actions de la SODECOTON. Au lieu de se fendre en déclarations péremptoires inconséquentes et stériles, le PAN serait bien inspiré de procéder à évaluation du bilan de ses années passées au perchoir avec ses attributs de 2éme personnalité du pays. Quelle aura été sa contribution pour l’émergence d’un Cameroun meilleur? Quelle aura été sa contribution pour l’amélioration du quotidien des camerounais ? « Qu'ils aient le courage de s'élever au-dessus de l'instant où ils vivent ils verront de loin la postérité souffler sur ces nuages et condamner à un mépris éternel ceux qui ont eu la honte de les rassembler. » dixit Jean le Ron d’Alembert. La réalité que le PAN a volontairement occultée qui est consubstantiel au choix managérial de M. IYA Mohammed demeure sans aucun doute sa contribution à l’autosuffisance alimentaire du Nord Cameroun par l’amélioration de la production des cultures vivrières. La culture du maïs est un exemple probant. Grace à la structure d’encadrement de la SODECOTON, cette céréale a bénéficié de nombreuses innovations culturales et connu une phase d’expansion sans précèdent en dépit des variations interannuelles dues aux aléas climatiques. La production est passée de 57 000 tonnes en 1990 à plus de 650 000 tonnes aujourd’hui représentant plus de 40 % de la production totale du maïs à l’échelle nationale. Les détracteurs de IYA Mohammed s’acharne aujourd’hui à incriminer son management à la tête de la SODECOTON parce qu’ils n’ont rien trouvé à redire sur sa gestion à la FECAFOOT. Roger MILLA, Joseph Antoine BELL et leurs acolytes sont obnubilés par leur projet de s’approprier l’instance faitière du football camerounais. Roger MILLA a été incapable de gérer sa propre carrière de footballeur et sans son titre d’ambassadeur serait sans aucun doute aujourd’hui à la rue. Joseph Antoine BELL n’est pas en reste, lui qui n’a jamais rien dirigé, qui n’a aucune réalisation digne de ce nom à son actif ni en France encore moins au Cameroun ? Avoir une grande gueule est loin d’être un critère suffisant pour diriger la FECAFOOT. M. IYA Mohammed fait partie des rares hauts responsables dont le travail, la discrétion, la simplicité et les capacités managériales sont reconnues au-delà des frontières du Cameroun.
Par FAYCAL Hamadou
Camerounais de la Diaspora résident dans la région lyonnaise.
Contact : fayal72003@yahoo.fr

lundi 23 septembre 2013

7ÈME LETTRE: MARAFA PRÉPARE L’APRÈS-BIYA

Lettre ouverte aux Camerounais: Engager le Cameroun sur le chemin de la confiance
Mes chers compatriotes,
Comme absent à lui-même, le Cameroun s’apprête à élire ses députés et conseillers municipaux le 30 septembre prochain.
Il y a de nombreuses raisons objectives et évidentes de ne pas aborder ce scrutin avec conviction ou enthousiasme : les dysfonctionnements d’Elecam et les multiples reports sans motif réel de la date des élections ; le mode de désignation des candidats par certains partis, qui revient à instituer une quasi-vénalité des charges ; enfin, et surtout, le sentiment que l’issue est jouée d’avance et ne sera porteuse d’aucun changement pour le pays.
Il n’en reste pas moins que les cinq prochaines années seront décisives pour notre pays et je voudrais réfléchir avec vous, électeurs et candidats, aux enjeux du quinquennat à venir.
Certains voudraient que je me taise. Mais au nom de quoi ? Nul n’est maître de ma conscience, et celle-ci me dit : tu as servi loyalement ton pays, et tu as eu le privilège de recevoir beaucoup de lui. Malgré les vicissitudes de l’heure, tu gardes vis-à-vis de la Nation un devoir et une responsabilité.
Mon devoir, c’est de m’exprimer au-delà des polémiques. Depuis que j’ai engagé un dialogue avec la Nation, ma réflexion échappe aux querelles partisanes. Mon regard se porte plus haut, plus loin, là où se situe l’intérêt du Cameroun. Car, depuis le 16 avril 2012, j’ai déposé mon C.V. entre les mains du destin.
Ma responsabilité, c’est de mettre le pays en face des réalités qui l’attendent au cours des cinq prochaines années et qui vont former le cadre de son avenir.
Ces réalités, quelles sont-elles ?
J’en vois surtout trois :
- Entre 2013 et 2018, le Cameroun verra sa population s’accroître de 2,7 millions d’habitants, hors flux migratoires ;
-  Dans le même temps, l’instabilité va s’accentuer à ses frontières, avec un risque important de déstabilisation intérieure.
- Enfin, la préparation de l’après-Paul Biya va occuper le cœur de la vie politique.
Or, l’état actuel de notre démocratie, les orientations de la politique gouvernementale, le mode de fonctionnement de l’exécutif, et la faiblesse du pacte social font de ces trois réalités de réelles menaces pour notre pays.
Cependant, les menaces peuvent devenir de réelles opportunités pour notre pays, à condition de travailler sans attendre aux changements nécessaires et de bien réaliser que notre avenir se joue aujourd’hui.
Quels sont-ils, ces changements nécessaires ? Laissez-moi les esquisser 
Le Cameroun doit changer son modèle économique :

D’ici 2018, le Cameroun aura 2,7 millions de personnes, soit la population du Gabon et de la Guinée équatoriale réunie, de plus à loger, nourrir, transporter, soigner, éduquer, protéger.
2,7 millions de personnes qui voudront téléphoner, naviguer sur Internet, s’équiper en électroménager, acheter des cosmétiques, aller au restaurant ou au supermarché.
Comment faire face à ces besoins quand, malgré la croissance économique constatée ces dernières années, la pauvreté et le chômage augmentent implacablement ?
Depuis les années 80, le modèle économique de notre pays est orienté vers l’accroissement de la rente pétrolière. Mais, aujourd’hui, la situation n’est plus tenable, les réserves s’épuisent.
C’est pourquoi le Cameroun doit en priorité diversifier son économie, et trouver des chemins de croissance dans des secteurs créateurs à la fois de richesses et d’emplois. Ces sources sont clairement identifiées : gains de productivité dans l’agriculture (cacao, café, coton, banane), développement des services (banques et transports), qui sont déjà le premier contributeur à la croissance, rattrapage du retard dans les industries manufacturières et investissement massif dans les infrastructures.
La mutation envisagée est considérable, car elle implique que le secteur privé, c’est-à-dire les entrepreneurs camerounais, et non plus l’Etat, devienne désormais le principal créateur de la richesse nationale.
Le pouvoir exécutif doit faire le pari de la confiance aux Camerounais, et accepter que l’Etat perde sa place dominante et les prérogatives lui venant de la priorité donnée jusqu’ici aux industries extractives dans le processus de formation de la richesse nationale.
En termes concrets, développer le secteur privé, cela veut dire : des règles du jeu claires, moins de fraudes, plus de sécurité juridique, et l’accès des nationaux à tous les secteurs d’activité.
En suivant cette voie, le Cameroun fera que le risque se transformera en manne pour les entreprises qui sauront se positionner pour répondre aux nouveaux besoins. Il fera aussi que cette manne ne profitera pas qu’aux sociétés étrangères : occidentales, asiatiques ou africaines.
Les grands groupes marocains, nigérians, et même ghanéens s’installent chez nous. Il faut faire émerger de grands groupes camerounais pour les concurrencer sur notre sol aujourd’hui, et sur leur demain.
Est-ce possible ?
Bien sûr. Dans ce domaine, il n’y a pas de fatalité.
Pendant la période 1980-1983, le niveau de corruption au Cameroun était, selon une étude publiée en 1995 par Paolo Mauro, économiste central du F.M.I., plus faible que celui de certains pays européens tels que l’Italie ou le Portugal. Nous avions le même niveau de perception de la corruption que l’Espagne. En Afrique, nous occupions le peloton de tête !
De même, il n’y a pas aujourd’hui un seul Camerounais parmi les cent hommes les plus riches d’Afrique sub-saharienne, signe de faiblesse de nos groupes industriels. Mais il y a trente ans, il y en avait deux !
Le Cameroun doit être gouverné et la nation doit retrouver son unité : 
Le redressement économique du Cameroun ne peut pas s’effectuer dans un contexte d’immobilisme.

Or, dans ma dernière lettre ouverte au président de la République, j’ai expliqué que c’est là le grand mal de notre pays.
En termes techniques, l’immobilisme résulte principalement de deux choses : l’agencement semi-présidentiel de nos institutions, qui conduit à la dilution de la responsabilité entre le chef de l’Etat et le Premier ministre ; et le rôle accessoire auquel est réduit le Parlement qui tient lieu souvent de simple chambre d’enregistrement.
En termes plus simples, que cela signifie-t-il ? Que le Cameroun n’est tout bonnement pas gouverné.
Pour qu’il le soit, il faut comme je l’ai recommandé auparavant, supprimer le poste de Premier ministre pour que le chef de l’Etat ait une action directe et un contrôle entier sur le gouvernement et l’application des grandes orientations.
Il faut aussi donner plus de pouvoir au Parlement, c’est-à-dire aux députés que vous élirez la semaine prochaine, en le laissant peser réellement dans la définition des grandes orientations ainsi que dans le contrôle de l’exécutif.
Le rétablissement de la confiance, qui, comme vous le savez est mon maître-mot, passe par ces réformes. Sans elles, pas de fin à l’immobilisme.
Or, demander ces réformes au président Biya, c’est demander des mangues à un bananier !
Elles se feront donc après lui. Ce sera à nous, à vous, à moi, de les mettre en œuvre.
Mais pouvons-nous pour autant nous dispenser d’agir dès aujourd’hui pour préparer sereinement l’après-Biya ?
Certes, le Cameroun s‘est doté de procédures organisant la succession de l’actuel Président. Mais tout laisse craindre toutefois que la passation sera un moment extrêmement périlleux.
La mise en place récente du Sénat règle le mécanisme institutionnel de succession du chef de l’Etat en cas de vacance du pouvoir. Du moins, faut-il l’espérer ! 120 jours pour organiser des élections qui tourneraient la page à une présidence de plus de 30 ans, c’est un peu court.
Mais, écartant l’hypothèse de la vacance subite de l’exécutif, le scénario n’est guère plus réaliste. En effet, les manipulations du calendrier électoral font qu’en 2018 devraient se tenir à la fois, l’élection présidentielle, les élections sénatoriales, les élections législatives et les élections municipales !
Quand cesser-a-t-on de considérer que les délais inscrits dans la loi sont indicatifs ? Il n’y avait pas de « crise grave » pour justifier le report des élections législatives. Pendant que certains pays organisent des élections pour sortir d’une crise, notre pays manipule le calendrier électoral au risque de nous entraîner dans une crise ou dans une vacance institutionnelle préjudiciable au bon fonctionnement de l’Etat.
Les conditions dans lesquelles le successeur de Paul Biya accèdera à la magistrature suprême détermineront largement sa capacité à gouverner le Cameroun.
Le temps est révolu où l’on pouvait penser avec Marx que la violence soit la « sage-femme de l’histoire ». Que le Cameroun pourrait arracher sa liberté, sa prospérité et se construire politiquement en un soir, en une nuit, voire en un « printemps » de tous les dangers.
Donc, si nous ne pouvons pas immédiatement mettre fin à l’immobilisme dans lequel le pays est englué, nous devons sans attendre tout faire pour neutraliser le potentiel de violence et d’instabilité que portent l’échéance de 2018 et l’éventualité de la vacance subite.
Que pouvons-nous faire dans ce sens ? Mon appel va vous sembler abstrait, mais il est en réalité d’une portée très concrète : la nation doit recouvrer son unité.
Le pouvoir a favorisé les divisions de toutes sortes.
Sur le plan de la justice sociale, malgré l’apparition incontestable d’une classe moyenne, la distribution de la richesse reste trop inégale et rien n’a été fait pour adapter le modèle économique afin de soutenir les plus vulnérables : les femmes, les jeunes, le monde rural, qui sont les plus exposés aux fléaux de la pauvreté, du chômage, de l’illettrisme, mais aux conséquences des bouleversements climatiques telles que les inondations et la sécheresse.
Sur celui de la justice tout court, tous les jours les lois sont bafouées, nos droits fondamentaux violés, la confiance rendue impossible et la méfiance réciproque entre l’Etat et les citoyens endurcie. C’est ce qui fait que le Cameroun est un pays pauvre et le restera encore longtemps si nous ne mettons pas en place une société inclusive dans laquelle le pouvoir est partagé et contrôlé. C’est ce que j’ai appelé une SOCIETE DE CONFIANCE.
Sans elle, le Cameroun continuera de rétrograder.Comment accepter que le Cameroun, au début de ce 21ème siècle, soit classé par les U.S.A. , la plus ancienne démocratie ininterrompue du monde, parmi les pays détenant des prisonniers politiques ! Ces pratiques d’un autre siècle rajeuniront certains, mais à la jeunesse camerounaise, à ceux qui vivent dans le temps présent, c’est le signe d’un régime usé, qui jette ses dernières cartes, d’un pays qui rétrograde.
Ce n’est pas tout : des crispations tribalistes pénètrent toute la société et chaque acte de l’exécutif semble être pour les favoriser. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Littoral, les populations ont le sentiment d’être méprisées, ignorées. Notre pays est de plus en plus une juxtaposition de régions ou d’ethnies, régression qui nous ramène des dizaines d’années en arrière. C’est un des plus grands échecs à mettre au passif de Paul Biya.
Ce vecteur de division entre les Camerounais est le plus sûr moyen à la fois de décevoir les espoirs de ceux qui espèrent l’après-Biya, et de conforter les craintes de ceux qui redoutent son départ du pouvoir.
Nous nous devons au quotidien, malgré l’action contraire de l’Etat, de dépasser ces clivages, d’oublier ces fausses distinctions, de faire taire la méfiance pour bien nous pénétrer de cette vérité : nous n’avons d’avenir que commun.
Cet appel à l’unité que je lance ici répond aussi à une situation historique qui va s’aggraver au cours des cinq prochaines années. il s’agit de l’instabilité à nos frontières.
Désormais, des réseaux terroristes et mafieux infiltrent notre pays, des troupes armées y font même des incursions. Peut-on écarter le risque qu’à la faveur d’on ne sait quelle combinaison, notre pays finisse par être déstabilisé ? Ferons-nous encore longtemps semblant de ne pas voir que c’est une menace à l’intégrité territoriale de notre pays ? Saurons-nous nous unir pour y faire face ?
Mais, le choix de l’unité ne doit pas être seulement un choix négatif. L’unité est la condition du rayonnement du Cameroun.
Je reviens pour finir aux élections du 30 septembre prochain.
J’espère avant tout que l’éclairage que je vous ai apporté vous aidera à faire votre choix. Ne vous laissez pas tromper par les apparences. Les plus ardents réformateurs, ceux qui seront les plus à même de transformer notre pays, ne sont pas tous dans l’opposition. Pas plus que ne s’y trouvent ceux qui tentent de promouvoir le sectarisme, la haine et la violence au rang de méthode légitime de l’action politique. A l’inverse, les plus conservateurs, les prébendiers du système, ne sont pas tous en Rdpc.
Surtout, prenez conscience des enjeux du quinquennat, des risques et des moyens d’en faire des opportunités ; voyez votre destin dans celui de la collectivité.
A vous, candidats dont l’engagement au service du pays est sincère, je voudrais adresser un message d’encouragement.Certes, tant que nous serons dans une société de méfiance, une société exclusive, vos pouvoirs seront limités ; mais la nation compte sur vous pour relever les défis auxquels le pays sera confronté durant votre prochaine mandature. Les Camerounais sont prêts à tout endurer : souffrance, privation et pauvreté, dans l’espoir d’un avenir plus souriant pour leurs enfants.
Aux nouveaux partis qui se lancent dans la campagne, dont je connais parfois la qualité des dirigeants pour avoir servi avec eux au gouvernement, ou pour les avoir côtoyés dans mes fonctions antérieures, je souhaite bonne route. Qu’ils sachent que je suis attentivement leurs activités, et que j’espère qu’ils contribueront à animer le débat politique dont notre pays a cruellement besoin.
En guise de conclusion, je voudrais encore vous parler de notre pays, le Cameroun:
Quand il est uni, mobilisé, rassemblé, c’est un pays courageux, capable de relever tous les défis et de faire face à toutes les menaces. 
Quand il est désabusé, sans objectif clair, c’est un pays qui glisse vers la facilité, le désordre, l’égoïsme, qui se montre incapable de tirer avantage de tous ses atouts.

Dans les cinq ans qui viennent, il faudra qu’il tourne décidément le dos à la médiocrité et qu’il prenne le chemin de la grandeur, qui est, j’en suis profondément convaincu, sa destinée.
Pour cela, le seul moyen est que le Cameroun devienne une SOCIETE DE CONFIANCE : confiance en nous-mêmes, confiance en l’autre.C’est cette mission que je continuerai à mener comme un combat.
Marafa Hamidou Yaya