L'ex-ministre
d'Etat, condamné à 25 ans de prison, veut faire casser un mandat de détention
provisoire.
L'ancien ministre d'Etat en
charge de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minadt),
Marafa Hamidou Yaya, sera demain face au premier président de la Cour suprême
dans le cadre d'une requête aux fins de mainlevée du mandat de détention provisoire
émis à son encontre le 16 avril 2012 par le juge d'instruction du tribunal de
grande instance du Mfoundi. Cette requête a été introduite par ses avocats,
Patrice Monthé et Abdoul Bagui.
Condamné en
septembre 2012 à 25 ans d'emprisonnement par le tribunal de grande instance du
Mfoundi pour détournement en coaction de 24 milliards de FCFA, il semble décidé
à aller au bout de ses ressources pour démontrer la justesse de sa cause.
Dans cette nouvelle
bataille judiciaire et selon ses défenseurs, l'ancien dignitaire du régime de
Yaoundé réitère ses déclarations selon lesquelles il n'était pas encore
secrétaire général de la présidence de la République en mai 1995, au moment où
se prenait la décision d'acquisition d'un avion pour les déplacements du Chef
de l'Etat (le Boeing Business Jet II). M. Marafa rappelle, entre autres, que
l'implication de Cameroon Airlines dans ce dossier, en lieu et place de l’Etat,
ne saurait être de son fait. Pointant un doigt accusateur sur l'alors ministre
des Finances (Minfi), il affirme que c'est Michel Meva'a m'Eboutou qui a pris
la décision, posé et soutenu l'acte d'achat de l'aéronef qu'il «revendique et
assume».
Dans ses
dépositions devant le juge d'instruction en effet, le ci-devant Minfi avait
soutenu que c'est lui-même, sans l'avis du Sg/Pr Marafa «[qui] n'est intervenu
en aucune manière dans les transferts de fonds opérés», qui avait décidé du
paiement comptant de 29 millions de dollars directement à l'intermédiaire Gia
International Inc., plutôt qu'une lettre de crédit à paiement différé. C'est
dire si les avocats de l'ex-Minatd restent déterminés à se rappeler au bon
souvenir de Michel Meva'a m'Eboutou, qui aura cette fois du mal à éviter la
barre ou à feindre l'amnésie, comme il le fit quelquefois face aux magistrats.
De même, pendant
son procès, l'ex-Minatd avait soutenu que toutes les opérations d'achat du «BBJ
Il» s'étaient bien déroulées jusqu'à son départ de la présidence de la
République. Et donc que ce ne saurait être sous ses auspices que les
dysfonctionnements et tripatouillages seraient apparus. Le prisonnier et ses
conseils accusent les premiers juges d'avoir violé la loi, d'avoir
insuffisamment motivé leur décision et dénaturé les faits de la cause. Les
mêmes magistrats, estiment Marafa et les siens, se sont fondés sur une décision
de la chambre criminelle de la cour française de cassation datée d 1902, qui
traite de «l'excitation de minées à la débauche» plus tard requalifiée en
«incitation à la corruption de mineurs».
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