Le camp des sinistrés à Takasko-Garoua
Depuis
ces enquêtes, les autorités administratives ont formellement fermé les sites de
recasement aux hommes des médias. Moindre tour à ces lieux pourtant public, le
journaliste est interpellé par la police qui lui demande une autorisation du
Sous-préfet de Garoua 2.
Pour
les victimes qui campent à Takasko, il leur est interdit de s’entretenir avec
les journalistes sur leurs peines quotidiennes. «Le sous préfet est venu ici
hier et il nous a dit que le visage de quelqu’un qu’on va voir dans la
télévision, il sera expulsé du camp de recasement», explique l’une des victimes
qui a préféré garder l’anonymat par crainte d’être expulsé.
On
est tout de même surpris par l’attitude du Gouverneur qui, au lieu de blâmer
les sous-préfets pour ces graves manquements, Otto Joseph Wilson a plutôt par
solidarité du corps, pris la défense de ces derniers. «Je peux même jurer que
mes sous-préfets ont fait le travail qu’ils devraient faire, les victimes des
inondations devraient les remercier que de distiller des fausses informations»,
défend-il.
Une
visite discrète au site de recasement à Takasko nous démontre le contraire de
ce que le gouverneur fait croire à l’opinion publique que le site de recasement
est un petit paradis. Le centre de santé à l’intérieur n’est pas approvisionné
en médicaments et les malades doivent parcourir des longues distances pour
d’autres centres de santé en cas de maladies. « Les médicaments étaient exposés
ici rien que le jour que le président de la République était là. Apres ça un
camion est venu ramasser tout pour quelle direction, personne ne saurait vous
dire», relate un vieillard presqu’en larmes. En ce qui concerne les différents
dons de médicaments remis aux sinistrés, le gouverneur réagit en disant: «les
médicaments ont été remis aux spécialistes de la santé, qui vont mettre à la
disposition des formations sanitaires des différents sites de recasement».
Ce
qui fâche ici, c’est le fait qu’après plus d’un mois passé dans le site de
recasement, le gouverneur utilise plutôt le futur pour la disponibilité des
médicaments aux victimes. En attendant que les médicaments soient effectivement
mis à la disposition des infirmiers, que dévoient faire les malades entre temps
?
Rien du tout. Encore qu’aucune mesure n’est prise.
Rien du tout. Encore qu’aucune mesure n’est prise.
Alors,
dans ce qu’il faut qualifier comme guerre des vérités entre l’autorité
administrative et les médias, une équipe spéciale des reporters de la Crtv est
allée dans le site de recasement de Takasko enregistrer les peines des
victimes. Dans une émission très suivie à la station régionale du Nord,
"Show Time", la gestion mafieuse de la crise a été mise à nu.
On
attend encore les démentis de Monsieur Otto Joseph Wilson.
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