L’Ex-Minatd a été entendu mardi dernier devant le tribunal de
première instance de Yaoundé. Il comparaissait par voie de citation directe au
parquet datée du 27 juin 2012 introduite par Bessong Daniel. Le plaignant a été
condamné à 15 ans d’emprisonnement pour assassinat d’un expatrié français,
Mourrik, boucher à Douala. Marafa était assisté par Me Abdoul Bagui et la
partie civile par le cabinet Nomo ayala, comme mandataire. Mais, la défense a
contesté cette qualité de mandataire au cabinet Nomo en exigeant la comparution
de Bessong Daniel, partie civile dans cette cause.
Il a fallu l’arbitrage du procureur de la république pour
permettre à l’instruction de poursuivre son cours. Pour ce faire, il a évoqué
l’article 346 du Code de procédure pénale qui dispose ; « Le Président peut, en
vue de la manifestation de la vérité, ordonner la citation de toute personne
non partie au procès ou la production de tout document ou objet ». En d’autres
termes, cette prérogative revient au Président du tribunal. Cet écueil étant
évacué et sur l’interpellation réponse du tribunal Marafa a déclaré non
coupable des faits qui sont mis à sa charge, à savoir, la dénonciation
calomnieuse. A propos de ce délit, Me Nomo a tenu à apporter une clarification.
Pour le mandataire, il ne s’agit pas dans ce
procès d’un délit de presse, mais d’une «dénonciation calomnieuse», déclaration
faite par une personnalité à travers les médias. En tout état de cause,
Marafa a dit qu’il n’avait pas des témoins à faire entendre dans cette procédure,
ne connaissant pas la personne qui le poursuit. Mais toujours au rebond,
Me Abdoul Bagui va soulever la prescription des faits reprochés à son client.
Car, pour le défendeur, les faits allégués ont été commis le 28 février
2008 et publiés par Cameroun-Tribune du 11 mars 2008, page 4. Hors, la citation
directe à comparaître a-t-il soutenu, remonte au 27 juin 2012, soit quatre
années et demi plus tard. Bref, pour la défense de Marafa, et prenant appui sur
l’article 62 du CPP, l’action publique est éteinte dans cette affaire par la
prescription. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré le 27 novembre 2012.
Rappel des faits.- Au lendemain des émeutes de la faim de février 2008,
Marafa Hamidou Yaya, alors Minatd, faisant le bilan humain et matériel de ces évènements malheureux avait déclaré au cours d’un point de presse tenu le
10 mars 2008 qu’un évadé de la prison de Ne-Bell, condamné à mort (Bessong
Daniel - Ndlr ) a été aperçu dans la ville de Bamenda au bord d’un
véhicule en compagnie du Chairman du SDF, Ni John Fru Ndi, coordonnant les
manifestations. Mais, ce qui trouble dans cette cause, et selon l’affirmation
du conseil du plaignant, son client a pris connaissance du texte querellé en
parcourant, au hasard, le numéro de C.T du 11 mars 2008. Et là, nous étions
déjà au mois de juin 2012
© La Nouvelle Expression : Charles-Olivier Mbami
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