Marafa

Marafa
Le prisonnier légendaire du SED.

lundi 23 septembre 2013

7ÈME LETTRE: MARAFA PRÉPARE L’APRÈS-BIYA

Lettre ouverte aux Camerounais: Engager le Cameroun sur le chemin de la confiance
Mes chers compatriotes,
Comme absent à lui-même, le Cameroun s’apprête à élire ses députés et conseillers municipaux le 30 septembre prochain.
Il y a de nombreuses raisons objectives et évidentes de ne pas aborder ce scrutin avec conviction ou enthousiasme : les dysfonctionnements d’Elecam et les multiples reports sans motif réel de la date des élections ; le mode de désignation des candidats par certains partis, qui revient à instituer une quasi-vénalité des charges ; enfin, et surtout, le sentiment que l’issue est jouée d’avance et ne sera porteuse d’aucun changement pour le pays.
Il n’en reste pas moins que les cinq prochaines années seront décisives pour notre pays et je voudrais réfléchir avec vous, électeurs et candidats, aux enjeux du quinquennat à venir.
Certains voudraient que je me taise. Mais au nom de quoi ? Nul n’est maître de ma conscience, et celle-ci me dit : tu as servi loyalement ton pays, et tu as eu le privilège de recevoir beaucoup de lui. Malgré les vicissitudes de l’heure, tu gardes vis-à-vis de la Nation un devoir et une responsabilité.
Mon devoir, c’est de m’exprimer au-delà des polémiques. Depuis que j’ai engagé un dialogue avec la Nation, ma réflexion échappe aux querelles partisanes. Mon regard se porte plus haut, plus loin, là où se situe l’intérêt du Cameroun. Car, depuis le 16 avril 2012, j’ai déposé mon C.V. entre les mains du destin.
Ma responsabilité, c’est de mettre le pays en face des réalités qui l’attendent au cours des cinq prochaines années et qui vont former le cadre de son avenir.
Ces réalités, quelles sont-elles ?
J’en vois surtout trois :
- Entre 2013 et 2018, le Cameroun verra sa population s’accroître de 2,7 millions d’habitants, hors flux migratoires ;
-  Dans le même temps, l’instabilité va s’accentuer à ses frontières, avec un risque important de déstabilisation intérieure.
- Enfin, la préparation de l’après-Paul Biya va occuper le cœur de la vie politique.
Or, l’état actuel de notre démocratie, les orientations de la politique gouvernementale, le mode de fonctionnement de l’exécutif, et la faiblesse du pacte social font de ces trois réalités de réelles menaces pour notre pays.
Cependant, les menaces peuvent devenir de réelles opportunités pour notre pays, à condition de travailler sans attendre aux changements nécessaires et de bien réaliser que notre avenir se joue aujourd’hui.
Quels sont-ils, ces changements nécessaires ? Laissez-moi les esquisser 
Le Cameroun doit changer son modèle économique :

D’ici 2018, le Cameroun aura 2,7 millions de personnes, soit la population du Gabon et de la Guinée équatoriale réunie, de plus à loger, nourrir, transporter, soigner, éduquer, protéger.
2,7 millions de personnes qui voudront téléphoner, naviguer sur Internet, s’équiper en électroménager, acheter des cosmétiques, aller au restaurant ou au supermarché.
Comment faire face à ces besoins quand, malgré la croissance économique constatée ces dernières années, la pauvreté et le chômage augmentent implacablement ?
Depuis les années 80, le modèle économique de notre pays est orienté vers l’accroissement de la rente pétrolière. Mais, aujourd’hui, la situation n’est plus tenable, les réserves s’épuisent.
C’est pourquoi le Cameroun doit en priorité diversifier son économie, et trouver des chemins de croissance dans des secteurs créateurs à la fois de richesses et d’emplois. Ces sources sont clairement identifiées : gains de productivité dans l’agriculture (cacao, café, coton, banane), développement des services (banques et transports), qui sont déjà le premier contributeur à la croissance, rattrapage du retard dans les industries manufacturières et investissement massif dans les infrastructures.
La mutation envisagée est considérable, car elle implique que le secteur privé, c’est-à-dire les entrepreneurs camerounais, et non plus l’Etat, devienne désormais le principal créateur de la richesse nationale.
Le pouvoir exécutif doit faire le pari de la confiance aux Camerounais, et accepter que l’Etat perde sa place dominante et les prérogatives lui venant de la priorité donnée jusqu’ici aux industries extractives dans le processus de formation de la richesse nationale.
En termes concrets, développer le secteur privé, cela veut dire : des règles du jeu claires, moins de fraudes, plus de sécurité juridique, et l’accès des nationaux à tous les secteurs d’activité.
En suivant cette voie, le Cameroun fera que le risque se transformera en manne pour les entreprises qui sauront se positionner pour répondre aux nouveaux besoins. Il fera aussi que cette manne ne profitera pas qu’aux sociétés étrangères : occidentales, asiatiques ou africaines.
Les grands groupes marocains, nigérians, et même ghanéens s’installent chez nous. Il faut faire émerger de grands groupes camerounais pour les concurrencer sur notre sol aujourd’hui, et sur leur demain.
Est-ce possible ?
Bien sûr. Dans ce domaine, il n’y a pas de fatalité.
Pendant la période 1980-1983, le niveau de corruption au Cameroun était, selon une étude publiée en 1995 par Paolo Mauro, économiste central du F.M.I., plus faible que celui de certains pays européens tels que l’Italie ou le Portugal. Nous avions le même niveau de perception de la corruption que l’Espagne. En Afrique, nous occupions le peloton de tête !
De même, il n’y a pas aujourd’hui un seul Camerounais parmi les cent hommes les plus riches d’Afrique sub-saharienne, signe de faiblesse de nos groupes industriels. Mais il y a trente ans, il y en avait deux !
Le Cameroun doit être gouverné et la nation doit retrouver son unité : 
Le redressement économique du Cameroun ne peut pas s’effectuer dans un contexte d’immobilisme.

Or, dans ma dernière lettre ouverte au président de la République, j’ai expliqué que c’est là le grand mal de notre pays.
En termes techniques, l’immobilisme résulte principalement de deux choses : l’agencement semi-présidentiel de nos institutions, qui conduit à la dilution de la responsabilité entre le chef de l’Etat et le Premier ministre ; et le rôle accessoire auquel est réduit le Parlement qui tient lieu souvent de simple chambre d’enregistrement.
En termes plus simples, que cela signifie-t-il ? Que le Cameroun n’est tout bonnement pas gouverné.
Pour qu’il le soit, il faut comme je l’ai recommandé auparavant, supprimer le poste de Premier ministre pour que le chef de l’Etat ait une action directe et un contrôle entier sur le gouvernement et l’application des grandes orientations.
Il faut aussi donner plus de pouvoir au Parlement, c’est-à-dire aux députés que vous élirez la semaine prochaine, en le laissant peser réellement dans la définition des grandes orientations ainsi que dans le contrôle de l’exécutif.
Le rétablissement de la confiance, qui, comme vous le savez est mon maître-mot, passe par ces réformes. Sans elles, pas de fin à l’immobilisme.
Or, demander ces réformes au président Biya, c’est demander des mangues à un bananier !
Elles se feront donc après lui. Ce sera à nous, à vous, à moi, de les mettre en œuvre.
Mais pouvons-nous pour autant nous dispenser d’agir dès aujourd’hui pour préparer sereinement l’après-Biya ?
Certes, le Cameroun s‘est doté de procédures organisant la succession de l’actuel Président. Mais tout laisse craindre toutefois que la passation sera un moment extrêmement périlleux.
La mise en place récente du Sénat règle le mécanisme institutionnel de succession du chef de l’Etat en cas de vacance du pouvoir. Du moins, faut-il l’espérer ! 120 jours pour organiser des élections qui tourneraient la page à une présidence de plus de 30 ans, c’est un peu court.
Mais, écartant l’hypothèse de la vacance subite de l’exécutif, le scénario n’est guère plus réaliste. En effet, les manipulations du calendrier électoral font qu’en 2018 devraient se tenir à la fois, l’élection présidentielle, les élections sénatoriales, les élections législatives et les élections municipales !
Quand cesser-a-t-on de considérer que les délais inscrits dans la loi sont indicatifs ? Il n’y avait pas de « crise grave » pour justifier le report des élections législatives. Pendant que certains pays organisent des élections pour sortir d’une crise, notre pays manipule le calendrier électoral au risque de nous entraîner dans une crise ou dans une vacance institutionnelle préjudiciable au bon fonctionnement de l’Etat.
Les conditions dans lesquelles le successeur de Paul Biya accèdera à la magistrature suprême détermineront largement sa capacité à gouverner le Cameroun.
Le temps est révolu où l’on pouvait penser avec Marx que la violence soit la « sage-femme de l’histoire ». Que le Cameroun pourrait arracher sa liberté, sa prospérité et se construire politiquement en un soir, en une nuit, voire en un « printemps » de tous les dangers.
Donc, si nous ne pouvons pas immédiatement mettre fin à l’immobilisme dans lequel le pays est englué, nous devons sans attendre tout faire pour neutraliser le potentiel de violence et d’instabilité que portent l’échéance de 2018 et l’éventualité de la vacance subite.
Que pouvons-nous faire dans ce sens ? Mon appel va vous sembler abstrait, mais il est en réalité d’une portée très concrète : la nation doit recouvrer son unité.
Le pouvoir a favorisé les divisions de toutes sortes.
Sur le plan de la justice sociale, malgré l’apparition incontestable d’une classe moyenne, la distribution de la richesse reste trop inégale et rien n’a été fait pour adapter le modèle économique afin de soutenir les plus vulnérables : les femmes, les jeunes, le monde rural, qui sont les plus exposés aux fléaux de la pauvreté, du chômage, de l’illettrisme, mais aux conséquences des bouleversements climatiques telles que les inondations et la sécheresse.
Sur celui de la justice tout court, tous les jours les lois sont bafouées, nos droits fondamentaux violés, la confiance rendue impossible et la méfiance réciproque entre l’Etat et les citoyens endurcie. C’est ce qui fait que le Cameroun est un pays pauvre et le restera encore longtemps si nous ne mettons pas en place une société inclusive dans laquelle le pouvoir est partagé et contrôlé. C’est ce que j’ai appelé une SOCIETE DE CONFIANCE.
Sans elle, le Cameroun continuera de rétrograder.Comment accepter que le Cameroun, au début de ce 21ème siècle, soit classé par les U.S.A. , la plus ancienne démocratie ininterrompue du monde, parmi les pays détenant des prisonniers politiques ! Ces pratiques d’un autre siècle rajeuniront certains, mais à la jeunesse camerounaise, à ceux qui vivent dans le temps présent, c’est le signe d’un régime usé, qui jette ses dernières cartes, d’un pays qui rétrograde.
Ce n’est pas tout : des crispations tribalistes pénètrent toute la société et chaque acte de l’exécutif semble être pour les favoriser. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Littoral, les populations ont le sentiment d’être méprisées, ignorées. Notre pays est de plus en plus une juxtaposition de régions ou d’ethnies, régression qui nous ramène des dizaines d’années en arrière. C’est un des plus grands échecs à mettre au passif de Paul Biya.
Ce vecteur de division entre les Camerounais est le plus sûr moyen à la fois de décevoir les espoirs de ceux qui espèrent l’après-Biya, et de conforter les craintes de ceux qui redoutent son départ du pouvoir.
Nous nous devons au quotidien, malgré l’action contraire de l’Etat, de dépasser ces clivages, d’oublier ces fausses distinctions, de faire taire la méfiance pour bien nous pénétrer de cette vérité : nous n’avons d’avenir que commun.
Cet appel à l’unité que je lance ici répond aussi à une situation historique qui va s’aggraver au cours des cinq prochaines années. il s’agit de l’instabilité à nos frontières.
Désormais, des réseaux terroristes et mafieux infiltrent notre pays, des troupes armées y font même des incursions. Peut-on écarter le risque qu’à la faveur d’on ne sait quelle combinaison, notre pays finisse par être déstabilisé ? Ferons-nous encore longtemps semblant de ne pas voir que c’est une menace à l’intégrité territoriale de notre pays ? Saurons-nous nous unir pour y faire face ?
Mais, le choix de l’unité ne doit pas être seulement un choix négatif. L’unité est la condition du rayonnement du Cameroun.
Je reviens pour finir aux élections du 30 septembre prochain.
J’espère avant tout que l’éclairage que je vous ai apporté vous aidera à faire votre choix. Ne vous laissez pas tromper par les apparences. Les plus ardents réformateurs, ceux qui seront les plus à même de transformer notre pays, ne sont pas tous dans l’opposition. Pas plus que ne s’y trouvent ceux qui tentent de promouvoir le sectarisme, la haine et la violence au rang de méthode légitime de l’action politique. A l’inverse, les plus conservateurs, les prébendiers du système, ne sont pas tous en Rdpc.
Surtout, prenez conscience des enjeux du quinquennat, des risques et des moyens d’en faire des opportunités ; voyez votre destin dans celui de la collectivité.
A vous, candidats dont l’engagement au service du pays est sincère, je voudrais adresser un message d’encouragement.Certes, tant que nous serons dans une société de méfiance, une société exclusive, vos pouvoirs seront limités ; mais la nation compte sur vous pour relever les défis auxquels le pays sera confronté durant votre prochaine mandature. Les Camerounais sont prêts à tout endurer : souffrance, privation et pauvreté, dans l’espoir d’un avenir plus souriant pour leurs enfants.
Aux nouveaux partis qui se lancent dans la campagne, dont je connais parfois la qualité des dirigeants pour avoir servi avec eux au gouvernement, ou pour les avoir côtoyés dans mes fonctions antérieures, je souhaite bonne route. Qu’ils sachent que je suis attentivement leurs activités, et que j’espère qu’ils contribueront à animer le débat politique dont notre pays a cruellement besoin.
En guise de conclusion, je voudrais encore vous parler de notre pays, le Cameroun:
Quand il est uni, mobilisé, rassemblé, c’est un pays courageux, capable de relever tous les défis et de faire face à toutes les menaces. 
Quand il est désabusé, sans objectif clair, c’est un pays qui glisse vers la facilité, le désordre, l’égoïsme, qui se montre incapable de tirer avantage de tous ses atouts.

Dans les cinq ans qui viennent, il faudra qu’il tourne décidément le dos à la médiocrité et qu’il prenne le chemin de la grandeur, qui est, j’en suis profondément convaincu, sa destinée.
Pour cela, le seul moyen est que le Cameroun devienne une SOCIETE DE CONFIANCE : confiance en nous-mêmes, confiance en l’autre.C’est cette mission que je continuerai à mener comme un combat.
Marafa Hamidou Yaya


mardi 3 septembre 2013

Affaire Bbjet II - Me Akéré Muna: «Le Cameroun a récupéré un avion de Gia»

Au cours d’une conférence de presse donnée hier, 2 septembre 2013 à Yaoundé, l’ex-bâtonnier du Cameroun et avocat de l’Etat dans une procédure civile intentée par Yves Michel Fotso aux Etats-Unis, a livré au public, les conclusions de l’affaire perdue par le plaignant mais est aussi revenu sur l’affaire Bbjet II. 
Maître Akéré Muna a beau répété que l’objet de la rencontre avec la presse dans les salons du Hilton Hôtel porte strictement sur le verdict de la justice américaine qui s’est déclarée incompétente pour juger les autorités camerounaises poursuivies par Yves Michel Fotso et non pas tous les dossiers qui lient l’homme d’affaire et l’Etat du Cameroun. Mais la question est revenue sous différentes formules. Le Cameroun a-t-il au terme d’un procès contre Gia internationale (entreprise de droit américain ayant servi de facilitateur pour l’achat foireux d’un avion devant servir aux déplacements du chef de l’Etat), reçu plus de 400 millions FCfa et un Boeing en guise de dommage ? La réponse obtenue à l’arraché a été constante. « Oui. Un avion a été rétrocédé. L’avion était là. Je l’ai récupéré. Je l’ai remis à mon client qu’est l’Etat du Cameroun. Je ne sais pas ce qu’il en a fait », a répété Me Akéré Muna. 
En revanche, l’avocat du Cameroun dans différentes affaires liées au Bbjet II a expliqué que les 400 millions versés par Gia International ont servi à régler les honoraires des avocats tel que le prévoyait un arrangement passé avant le début du contentieux. Ce qui a fait dire à plusieurs journalistes conviés à l’échange que l’affirmation du ministre de la Communication faite une semaine avant, selon laquelle 31 millions de dollars Us avaient été débloqués et qu’au bout du compte, ni l’argent ni l’avion n’a été fourni, n’est retourné au Cameroun, n’est pas totalement exact. Puisqu’un avion estimé à 16 millions de dollars a été rétrocédé à l’avocat du Cameroun. Sur le même dossier, Akéré Muna, est revenu, malgré lui, sur un autre arrangement passé entre les différentes parties opposées dans l’affaire de l’achat foireux, lequel accord excluait toute poursuite au pénal de l’une contre les autres qui a longtemps été brandi par les avocats d’Yves Michel Fotso pour solliciter l’abandon des procédures devant un juge criminel. L’avocat du Cameroun qui a rarement pris la parole publiquement malgré toutes les sollicitations de la presse a estimé que Fotso n’étant pas employé de l’Etat camerounais ne pouvait pas être concerné par un accord passé entre l’Etat du Cameroun et ses partenaires. 



Incompétence 
Mais si une telle actualité est autant revenue dans les échanges nourris entre les avocats et la presse, sur une décision de la Justice américaine, c’est qu’elle a été prise par des juges de l’Orégon. Lieu où s’était déjà noué le premier acte de l’affaire Bbjet II. Et Maître Akéré Muna accompagné par Mitchell Berger, avocat américain également constitué par le Cameroun l’ont reconnu en précisant qu’Yves Michel Fotso conscient de ce que la justice du pays de l’Oncle Sam allait poser les problèmes de compétence pouvait estimer que d’autres actes ont déjà été pris en Oregon. Malgré cela, la justice de ce district s’est estimée incompétente pour connaître de l’affaire « Yves Michel Fotso contre Etat du Cameroun, Paul Biya, Pascal Magnaguemabe, Justice Soh, Jean Baptiste Bokam, colonel Amadou et Innocent Mbouem » pour maltraitance et autres violation des lois et accords réglant la réclamation du Cameroun contre Gia dans le cadre de la procédure de faillite de cette dernière aux Etats-Unis dans le district de l’Oregon. 
Les avocats du Cameroun se sont donc faits sources d’informations pour la presse, le temps d’un échange d’environ une heure, dans le cadre de cette affaire précisent en indiquant que le tribunal américain a rejeté toutes les réclamations contre Paul Biya par le biais des décisions datées du 25 janvier et du 22 février 2013. Que précédemment, le gouvernement américain a notifié au tribunal américain qu’en sa qualité de président de la République, Paul Biya ne pouvait être poursuivi aux Etats-Unis. La Justice du district de l’Oregon s’est donc (sur la foi d’arguments supplémentaires également) déclaré incompétente. Ce qui n’a pas fait l’objet d’appel par le plaignant. Mieux, a souligné Mitchell Berger, la Justice américaine a simplement respecté la souveraineté de l’Etat du Cameroun en refusant de juger ces autorités. Il n’y aura donc pas eu de débat au fond ou simplement d’instruction sur les faits commis par les autorités étrangères sur leur sol comme se prépare à le faire la justice française… ou le fait déjà… dans le cadre de l’affaire Lydienne Eyoum contre les mêmes autorités. La France suivra-t-elle cette jurisprudence ?

lundi 2 septembre 2013

Affaire de l'avion présidentiel: Le Cas Akere Muna

Dans, le cadre de l'affaire de l'avion présidentiel, l'ancien bâtonnier, et vice-président de Transparency international était attendu au tribunal, comme témoin de la défense. Mais il ne s'est jamais pointé à la barre. Son nom n'était pas un fait du hasard: c'est Akere Muna, parrainé par Yap Abdou, président du tribunal criminel spécial et à l'époque conseiller juridique du chef de l'Etat, qui a représenté le Cameroun dans toutes les tractations et négociations dans les affaires relatives à la location des avions Camair et le dossier de l'affaire de l'avion présidentiel. Il avait d'ailleurs reçu mandat de Jean Marie Atangana Mebara alors secrétaire général de la présidence de la République. Ce mandat signé en 2004 donnait mission à Akere Muna «d'entrer en possession des pièces de la procédure engagée par l'avocat de la Calmir, d'en prendre connaissance, d'identifier les parties adverses et de faire un rapport circonstancié jusqu'à l'annulation expresse de ce mandat. La finalité étant d'en savoir un peu plus sur Gia et de récupérer tout ou une partie du déposit versé à Gia pleur l'acquisition d'un avion neuf». Il est à cet effet intervenu dans toutes les transactions. 
Le 30 juillet 2005, Polycarpe Abah Abah, ministre des Finances ordonne le déblocage de la somme de 650.000.000 FCFA au profit de Ts oon et Bazul en exécution de l'accord de règlement entre Sg Avipro Finance et Shanmuga Rethenam et Cameroon Airlines. Cette somme représentait un premier acompte des 3 060 000 de dollars dûs par la Camair à Avipro Finance. C'est Akere Muna, au nom de l'Etat du Cameroun qui a piloté les négociations ayant abouti à cet accord. 
Ce en dépit du fait que «l’expert financier», Francis Nana, contestait sa participation dans le dossier Camair. Mais là où le vice-président de Transparency International aura eu un rôle décisif, c'est la procédure engagée aux Etats- Unis contre Gia (l'entreprise qui devait livrer le BbjlI) par Indian Airlines. Après avoir réussi à intégrer la procédure, un accord transactionnel sera conclut entre les différentes parties. En effet, le 20 septembre 2006, Gia International, Indian Airlines et l'Etat du Cameroun signent un protocole d'accord appelé «Settlement agreement». Suite à cette procédure, l'Etat du Cameroun est dédommagé à hauteur de 850 000 dollars soit 467 500 000 FCFA, plus un avion Boeing 767-200. Akere Muna, au nom du Cameroun; paraphe ce document qui souligne que toutes les parties s'engagent à plus réclamer quoi que ce soit dans cette affaire. 
Mais l'ancien bâtonnier depuis le déclenchement de ce dossier en 2006, n'a jamais dit mot dans cette affaire. Pourtant quatre personnalités ont faits l'objet de procès différents dans une même affaire: Marafa Hamidou Yaya, Jean Marie Atangana Mebara, Inoni Ephraïm et Yves Michel Fotso. Il ne s'est non plus exprimé sur l'épineuse question relative à «l'autorité de la chose jugée» dans le cadre de l'accord transactionnel. Plus, l'Etat du Cameroun a nié durant tout le procès avoir reçu une compensation dans le cadre de la procédure américaine. Où sont donc passés les 850 000 dollars américains ? Autant d'éléments sur lesquels, le fils de Salomon Tandeng Muna devra certainement apporter des réponses.

Les réseaux Marafa organisent la résistance

Ils se sont encore retrouvés ce weekend, comme depuis peu, pour peaufiner les stratégies à mettre en place en vue de la réussite de leur plan. De la réunion présidée par le magistrat Laurent Ngonga Djaki, le dernier fidèle parmi les fidèles de Marafa Hamidou Yaya, et juge d’instruction à Ngoumou, il en est ressortit que l’heure de l’action avait sonné contre le pouvoir de Yaoundé; mais aussi contre l’actuel ministre de la Justice, Garde des sceaux Laurent Esso. Selon ces comploteurs contre les institutions, Marafa Hamidou Yaya est victime d’un complot monté de toutes pièces par le Garde des sceaux.
De sources dignes de foi, Laurent Ngonga Djaki s’en serait aussi pris à d’autres personnes au cours de leurs rencontres secrètes devenues régulières. Il estime que madame Essomba, Inspecteur Général chargé des affaires judiciaires au ministère de la Justice, a bloqué sa carrière et l’aurait envoyé travailler dans une petite ville. Bien plus, il affirme que cette dernière n’est même pas magistrate et n’est qu’un simple greffier «sac au dos». Par ailleurs cette dernière ne doit pas être appelée du titre de « Madame » pour la simple et unique raison que son époux serait décédé depuis des lustres. D’ailleurs, a conclu Laurent Ngonga Djaki elle retournera dans son Europe natale lorsqu’ils auront installé Marafa au pouvoir.
Membre du réseau Marafa aussi, le colonel Ambani Olama Pauline, magistrat militaire est celle qui se présente comme la coordinatrice du suivi des actions sur le terrain, sous le regard vigilant de Ngonga Djaki Laurent. Cette dernière partagerait d’ailleurs les orientations sexuelles de leur parrain. Qui ne se souvient dans la cité capitale du scandale du harcèlement sexuel qui avait conduit à la suspension de la célèbre chorale «Nkukuma David» de la cathédrale? Le magistrat colonel Ambani Olama avait justement tenté d’initier à ces pratiques sexuelles contre nature une autre choriste, colonel également dans l’armée. Après saisine de l’Archevêque d’alors Victor Tonyè Bakot, le colonel Ambani, ex épouse du député Gabriel Kossongo fut chassée de la cathédrale ainsi que de son foyer.
Non contente de cette décision et parce que proche de Marafa Hamidou Yaya qui, lui aurait promis le grade de Général dans l’armée Camerounaise, Pauline Ambani Olama racontera d’ailleurs à qui veut l’entendre, lors de la cérémonie d’élévation du général Amougou au grade de Chef d’État-major particulier du Chef de L’Etat, que c’est son poste qui venait ainsi d’être détourné par un autre Bene, une tribu majoritaire chez les Ewondo et dont elle est issue.
Quand au secrétaire général du ministère de la justice, Georges Gwanmessia, il est victime des réunions de stratégie qui se tiennent à la chefferie de Nnomayos où notre juge d’instruction vient d’ouvrir un bar. La dernière campagne médiatique contre le Sg Minjustice concernant le dossier d’un certain Enontchong en est une parfaite illustration. De l’argent ayant en effet été distribué aux journalistes par le truchement d’un groupe d’avocats véreux acquis à la cause. C’était au lieu-dit «Kakao bar». Le compte rendu a d’ailleurs été fait dans le bureau qu’occupe Laurent Ngonga Djaki au tribunal de Ngoumou, où est devenue régulière le colonel Ambani Olama Pauline.
D’ailleurs cette dernière serait d’ailleurs au centre d’un détournement du dispensaire construit et équipé de Nkoumadzap avec la complicité d’un grand sorcier, un certain Etoungou Olama Ladyslas, laborantin retraité, et son grand-frère. Avec la bénédiction de l’honorable Kossongo. Les populations ici menacent d’ailleurs de saisir le Chef de l’Etat aux fins d’enquête judiciaire.
Affaire à suivre.


Indépendance d’Elecam: Et si Marafa avait raison ?

I- Les limites d’Elecam étalées par la kyrielle des recours
La Cour Suprême a vidé tous les contentieux électoraux, même si la société civile était montée au créneau pour faire remarquer qu’elle était frappée, de forclusion à la date du 11 août 2013 pour ce qui était des recours portant sur les contentieux pré-électoraux des élections municipales. Conséquence, elle ne jouissait plus d’aucune base légale pour statuer sur les recours. Et en son temps Hilaire Kamga, porte-parole de la plate-forme de la société civile soutenait que «Si le contentieux ne peut être vidé car n’ayant pas pu être dans les délais légaux, on ne saurait parler d’élections juste, encore moins d’élections libres le 30 septembre 2013: ces élections seront purement et simplement anti-démocratiques, selon la loi électorale» La faute au nouveau code électoral unique qui montre ses limites parce qu’il «n’a pas été sérieusement prouvé pour tenir compte de ces difficultés pratiques» évoquait déjà Maurice Kamto. Puisqu’il dispose que le Conseil constitutionnel a 5 jours dès sa saisine pour statuer sur tous les recours pré-électoraux des élections municipales.
Des limites du code électoral que le Mrc évoquait déjà lorsque les agents de la Direction générale d’Elecam avaient refusé de réceptionner leurs listes de candidatures aux législatives dans quatre circonscriptions, pour le motif de «dépôt tardif». Le Mrc ayant présenté ses dossiers complets au petit matin de jeudi alors que le délai était fixé pour le mercredi 17 juillet à minuit. Heure à laquelle, le Mrc voulait déposer ses dossiers partiels sous réserve. Parce que malgré le fait qu’il avait payé le cautionnement en mi-Journée, la saturation des services du Trésor de Yaoundé n’avait pas permis qu’on leur remette les récépissés du paiement des cautions à temps. Autant de griefs et bien d’autres qui ont conduit au Conseil électoral d’Elecam en date du 1er août 2013 de rendre publique les listes provisoires de candidatures retenues pour les législatives et les municipales du 30 septembre.
De ce verdict, il ressort que pour les élections législatives, sur les 38 partis politiques qui ont présenté 250 listes dans les 85 circonscriptions que compte le Cameroun, pour 180 sièges pourvoir, seules 28 formations politiques ont vu 202 de leurs listes retenues, pour 45 listes rejetées. Quant aux élections municipales, sur les 787 listes de candidatures ont été présentées par 35 partis politiques, 724 ont été retenues pour les 360 communes que compte le Cameroun. Soit au total 63 listes recalées. De ce verdict du Conseil électoral d’Elecam, on remarquait que le Rdpc passe pour le parti le plus représentatif avec des listes en compétition sur toute l’étendue du territoire national, à l’exception de la commune de Tiko où la liste avait été rejetée. Et par ricochet s’en tirait déjà avec 31 sièges de députés remportés avant le scrutin, parce que se retrouvant dans certaines circonscriptions avec des listes uniques en compétition.
II- Aveux d’Elecam
Une situation qui avait donné lieu à une kyrielle de recours introduits en cinq jours auprès de la Cour suprême agissant en lieu et place du Conseil Constitutionnel. Soit 69 recours introduits par les partis politiques ou leurs mandataires dans le cadre des contentieux pré-électoraux des prochaines législatives. Et plus de 700 recours introduits dans les cadres des contentieux pré-électoraux des prochaines municipales. Dans l’ensemble, les objets de recours portaient d’une part sur la contestation des invalidations prononcées par le Conseil électoral d’Elecam. Portant pour la plupart sur l’appréciation faite sur le non-respect des dispositions du Code électoral: – non-respect du genre, absence de cautionnement, absence d’identification d’un candidat, non-respect de l’âge illégitimité des candidats, dépôt tardif, contestation des listes adverses. D’autre part, certains recours portaient sur la demande d’invalidation d’une liste concurrente sur le prétexte de: – l’impartialité présumée du Conseil électoral d’Elecam dans son examen des dossiers et ses décisions de rejet. violation des dispositions du Code électoral relatives la composition des dossiers des candidats et à l’investiture des partis politiques, les procédures internes de sélection au sein des partis politiques.
De tous ses recours, seule une trentaine ont connu une suite favorable de la part de la Chambre Administrative de la Cour suprême, Parmi lesquels, la demande de réception des listes de candidature du Mrc pour les législatives dans les circonscriptions électorales du Mfoundi, Haut-Plateaux, Bamboutos et Wouri-Est. Et bien avant, une décision de la Cour suprême ordonnait la prise en compte de trois listes de candidatures aux municipales de l’Ums du Président Pierre Kwemo. Aucune décision de la Chambre Administrative de la Cour suprême n’est parvenue à invalider une liste du parti au pouvoir. En dépit de la batterie d’éléments de preuve apportés par les requérants. Remettant sérieusement en cause l’indépendance de la justice. Qui a même fait fi des cas de jurisprudence qui auraient pu être pris en compte.
Surtout que dans certains contentieux, l’instar de celle de l’Add, le représentant d’Elecam a déclaré devant la collégialité des magistrats que «les listes publiées par Elecam comportaient beaucoup d’erreurs matérielles». Et dans d’autres contentieux, le représentant d’Elecam a même déposé en plénière une nouvelle liste dite corrigée à l’instar, du contentieux du Sdf contre le Rdpc dans le Mémé-Ouest. «La liste que je vais vous donner est la liste corrigée dans la Mémé-Ouest», affirme le représentant d’Elecam. Et Me Mba Ndam, conseil du Sdf de répliquer: «Nous n’avons aucune assurance que les listes qui viennent d’être remises à l’instant sont les bonnes. Il n’y a toujours pas le cachet d’Elecam…c’est un problème dangereux. On peut être assis ici alors que Elecam est en train d’ajouter de nou¬veau candidats». Ce qui amène plusieurs acteurs de la scène politique et surtout des partis d’opposition de continuer à décrier la partialité d’Elecam, l’organisme chargé d’organiser les élections en toute indépendance, et en toute impartialité. Au point d’être déjà sceptique sur sa capacité de respecter les résultats sortis des urnes.
III- Marafa et la société civile, même combat
Une incapacité que Marafa Hamidou Yaya, ancien Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (Minatd) évoquait déjà dans sa deuxième lettre, dans laquelle, il évoquait les limites d’Elecam «…vous connaissez mes réserves maintes fois exprimées concernant l’organisation et le fonctionnement d’Elecam. Nous avons tous été témoins des dysfonctionnements de cet organisme à l’occasion de la dernière élection présidentielle. Ce qui a obligé l’administration de reprendre en main au dernier moment, le processus électoral afin de sauver la paix dans notre pays». Avant de conclure: «Je persiste à dire que tel qu’organisé et tel qu’il fonctionne, Elecam ne pourra pas organiser les élections législatives et municipales». Et , d’indiquer qu’il avait fait en son temps des propositions d’amélioration de l’organisation et du fonctionnement de cet organisme chargé d’organiser les élections au Chef de l’Etat. Précisant qu’«elles méritent d’être prises en compte afin de préserver la paix dans notre pays».
Malheureusement, tout porte à croire, que rien n’a changé sous le soleil. Pourtant, il n’avait pas manqué de rappeler que «des élections mal organisées ou dont les résultats sont contestés sont sources de conflits et de rupture de la paix sociale».
Ce que soutient autrement le porte-parole de la plate-forme de la société civile pour la démocratie, en soulignant que les violations de la loi électorale comme c’est le cas jusqu’ici par Elecam, la Cour suprême et le Président de la République sont un désolant spectacle que notre pays livre à l’opinion internationale. «Au regard de la gravité de la situation consacrée par le fait que les prochaines élections, en l’état, ne sauraient être des élections démocratiques.., Sinon, «Elles seront essentiellement source de conflit et même d’instabilité», souligne Hilaire Kamga.
A cet effet comme Marafa, il propose que le «code électoral devrait être consensuel afin d’encourager la participation d’un maximum d’électeurs; – de permettre des élections justes et transparentes donnant – toute leur légitimité aux élus, de favoriser une culture d’acceptation des résultats».
D’ailleurs Marafa soulignait déjà les pistes de tripatouillage possible: «Le récépissé remis au moment de l’inscription est source de conflits. C’est un document non sécurisé. Il peut être dupliqué, photocopié ou fabriqué par qui le voudra. Aussi, les électeurs pourront, le moment venu, brandir plusieurs récépissés en leur nom ou un même récépissé délivré à plusieurs personnes Il y aurait donc lieu de remettre chaque électeur sa carte électorale au moment de son inscription sur la liste électorale».


Vers la libération de Iya Mohammed

L'ex Dg de la Société de développement du coton (Sodecoton) pourrait bénéficier dans les tout prochains jours, d'une liberté provisoire, a rapporté à La Météo une source proche du Tcs. «La seule inconnue c'est la réaction de l'opinion publique. Vous savez quand on dit Iya Mohammed, les gens voient aussitôt la Fécafoot honnie d'hier. N'eût été l'opinion, dont l'hostilité n'a pas totalement fondue, on lui aurait déjà accordé une liberté conditionnelle, parce que son dossier d'accusation est en réalité vide. Vide comme un panier percé», a ajouté ladite source. 
La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) serait une fois de plus la «malchance» d'Iya. Les passionnés du ballon rond, autant dire, tous les Camerounais, furent à coups d'articles de presse orientés, indisposés contre cet homme sobre, avare de parole, fervent musulman. Il apparaît de plus en plus clair que c'est pour l'empêcher de rempiler à la présidence de la Fécafoot que ses puissants ennemis ont actionné le Contrôle supérieur de l'État (Consupe), lequel a servi un rapport frelaté à l'opinion et au Tcs. Ce rapport, complété par d'autres charges tout aussi imaginaires, est à l'origine des démêlées judiciaires de Iya, et de sa détention préventive à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui. Un abus contre lequel Geocoton ne décolère pas. Le plus gros actionnaire de la Sodecoton, après l'État, exige un audit indépendant et externe sur la période 2005-2010, a appris de source sûre votre bihebdomadaire. Geocoton se serait par conséquent désolidarisé de l'aventure judiciaire instruite par le Tcs. «De toutes les entreprises africaines où Geocoton a des actions, seule la Sodecoton a présenté des bilans financiers positifs années après années, se permettant même, dans la morosité ambiante, des bénéfices en termes de milliards de FCFA. Jusqu'en 2012, Iya Mohammed faisait encore gagner à l'entreprise des bénéfices record. Ceux qui ont mis de leur argent dans la Sodecoton ne se plaignent de rien. C'est curieux que la justice en soit à chercher des préjudices là où il n'y en a pas. Le fait que Geocoton, qu'aucune personne censée ne peut accuser de complicité avec Iya, s'abstient de poursuivre son ancien dirigeant est un cinglant désaveu du Consupe et de la procédure judiciaire que son rapport a largement inspiré par la suite», regrette un magistrat. 

En rappel 
La répartition du capital à la Sodecoton est: 59% État du Cameroun, 30% Geocoton et 11% à l'opérateur privé camerounais, Baba Hamadou Danpullo. Le groupe français, eu égard à son poids, désigne traditionnellement un Dga, celui-ci veuille sur les intérêts du groupe dont il est le représentant au quotidien. En fait, Iya Mohammed quoiqu'il fût Dg, n'en était pas moins sous la tutelle des actionnaires de la Sodecoton. On voit mal ceux-ci le laissait ruiner l'entreprise comme le prétend le Consupe. 

La période 2005-2010 a fait l'objet d'une enquête financière des inspecteurs du Consupe. 
Cependant, les conclusions de l'enquête ont provoqué un tollé, en raison de leur grossièreté. Comble d'arbitraire, le Directeur général adjoint d'alors, le Français Glouson, véritable gestionnaire des stocks de tourteaux et des tonnes d'huile distribuée aux grands clients en termes de ristourne, n'a nullement fait l'objet, ne serait-ce que d'un paragraphe dans le tintamarresque rapport du Consupe. Vous avez dit justice à tête chercheuse? On n'en doute moins aujourd'hui: c'est Iya Mohammed, le Président de la Fécafoot qui était la cible des comploteurs, n'ayant trouvé aucune boue à remuer de ce côté, ils se sont rabattus sur la Sodecoton. Ne trouvant aucun sou manquant de ce côté-là aussi, ils n'en ont pas moins produit un rapport accusatoire. Biaisé, parce que les faits y sont tronqués. 
M. Glouson, selon nos sources, revendiquerait la responsabilité de la distribution des ristournes aux grands clients de l'entreprise. La construction d'infrastructures sportives, de même que les investissements offerts à Coton sport de Garoua portent aussi sa signature. Le Consupe a fait fi de cette réalité, préférant reprocher à l'ex Dg de la Sodecoton tout et son contraire. Cependant, précise une source introduite, l'alors Dga a opéré ces dépenses sur la base d'une résolution approbative du conseil d'administration. Comment dès lors, les qualifier, comme le Consupe l'a honteusement fait, de fautes gestions? Par quelle alchimie Iya Mohammed, pourtant pas administrativement concerné, en a été désigné unique comptable? Quid de Glouson, lequel est le premier sidéré de n'avoir pas été saisi d'une demande d'information des enquêteurs du Consupe. Le français n'exclut pas de se présenter spontanément au Tribunal, en cas de procès. Une chose émerge dans cet océan noir de complot: le drame d'Iya est d'avoir refusé de quitter ses fonctions de Président de la Fécafoot au moment où la mafia, qui a le bras long, le lui exigeait sournoisement, mais avec insistance. 

Affaire SODECOTON: Lettre à Paul Biya 
Au lendemain de la publication du rapport du Consupe, 27 mars 2013, Iya Mohammed a fait parvenir une lettre explicative, datée du 08 avril, au Président de la République. Dans sa lettre, le Peul dénonce les méthodes du Consupe, démonte avec arguments et preuves, les unes après les autres, les accusations à lui attribuées. La Météo fut le premier média à rendre publique cette lettre. In extenso de surcroît. 
Au sujet de la correspondance, des personnes introduites révèlent que peu de temps après sa réception, Paul Biya, himself, avait instruit Ferdinand Ngoh Ngoh, Ministre Secrétaire général de la présidence de la République, de s'assurer si le Consupe a respecté les principes d'objectivité, de professionnalisme lors de son enquête a la Sodecoton. 
«Monsieur le Ministre Secrétaire général, bien vouloir demander au Consupe si ces manquements que relève le Directeur général de la Sodecoton ont été pris en compte, si non, que son rapport soit repris», aurait alors instruit le Président de la République. L'attention du Chef de l'État avait été appelée par la logique et l'évidence qui se dégageaient de la lettre d'Iya Mohammed, contrastant avec les incohérences du Consupe. Paul Biya, attaché à l'impartialité de la justice, n'a pas attendu pour ordonner une vérification des accusations ventilées par le Consupe. L'on ignore ce que Ngoh Ngoh fit de ses instructions présidentielles. La suite des événements inclinent à penser que le Sg/Pr s'est écarté de la mission présidentielle. N'était-il pas le chef du clan qui en avait après l'ex Président de la Sodecoton? Autant demander à l'assassin d'enquêter sur ses propres crimes... 
En rappel, Iya Mohammed est arrêté le 13 juin 2013, après son retour de Lomé où les Lions indomptables venaient de perdre (0-2) face à l'équipe nationale du Togo. D'abord détenu au Sed, ce manager qui a fait de la discrétion une seconde nature, est inculpé du détournement de 13 milliards FCFA, loin devant les 09 milliards bruyamment brandis par le Consupe. Malgré son transfèrement à la prison centrale de Kondengui le 19 juin 2013, où les conditions de détentions sont plus rigides, Iya Mohammed stoïque, ne dit rien pour maudire. Ne se plaint pas outre mesure de l'injustice qui l'a frappé de plein fouet. Coran en main, Iya, selon ses visiteurs, se donne entier à Allah, à qui il a remis son sort. Ironie, la Fécafoot pour laquelle on l'a cherché noise est aujourd'hui administrée par un Comité de normalisation mis en place par la Fifa, comme préalable à la levée de sa suspension. Ceux qui l'ont privé de liberté dans le dessein de récupérer son siège l'ont fait pour rien. 
Les jours passant, le soleil se lève peu à peu sur l'affaire Iya Mohammed, éclairant des pans d'un complot monstrueux. Geocoton et les 250.000 producteurs de coton n'oublient pas l'ex Dg de la Sodecoton. Ils lui savent gré d'une gestion bénéfique à la fois pour eux et pour l'entreprise. La vérité, bien que lente, finit toujours par apparaître et triompher.