Les raisons camerounaises du kidnapping
des otages français
L’enlèvement cette semaine de sept (07) français dans
la localité de
Dabanga devait faire
réfléchir tous les camerounais, les amis du Cameroun en général, de
l’Extrême-Nord en particulier pour les raisons suivantes.
En effet, cet évènement confirme s’il en est besoin un
certain
nombre de choses déjà
constatées :
- La faillite
de l’Etat camerounais ;
- La corruption
de la haute hiérarchie militaire et des Services de
Renseignement ;
- Le mensonge et la cupidité des élites de
l’Extrême-Nord ;
I - La faillite de l’Etat Camerounais
A - Un
Chef de l’Etat hors du coup
Dans ce chapitre, il est à noter que depuis le début
de cette affaire,
le Président de la République
n’a fait aucune déclaration alors que François HOLLANDE s’est adressé au peuple français deux fois
pour leur donner des explications
Comme, le dit un proverbe batanga ‘‘ quand la tête du poisson
pourrit, le reste du corps
est à jeter ’’.
Comment un Président de la République peut-il rester
dans son
village natal tranquille
alors qu’un évènement de cette envergure s’est passé dans son pays ? Sur
quinze (15) otages français kidnappés en Afrique, Sept (07) l’ont été sur le
territoire camerounais.
Pour moins que ça, nous avons vu des chefs d’Etat des nations
plus
importantes annuler des
voyages officiels à l’étranger pour rentrer chez eux afin de superviser de
leurs bureaux les opérations de recherches de solutions.
Il
faut que les camerounais se réveillent et se rendent à l’évidence :
A cause de
son âge avancé et l’usure de trente (30) ans de
pouvoir Paul BIYA est hors du coup.
B
- Un évènement prévisible
Ce qui s’est passé à Dabanga mardi
dernier était prévisible mais les
responsables
politiques, du commandement et militaires à cause de leur incompétence, leur irresponsabilité
et de leur mépris de l’intérêt général n’ont rien fait pour l’éviter.
Depuis des mois, plusieurs actes ont été
perpétrés dans le
Logone
et Chari et le Mayo-Sava par la secte ‘‘ Boko Haram’’ et ont été abondamment
relatés par la presse :
L’assassinat de Kousséri, la découverte
des armes à Limani, les
menaces
qui ont fait fuir la famille du pasteur d’Amchidé et j’en passe.
Il y a un an, une horde de ‘’Djandjawites soudanais’’ sont
venus
massacrer
plus de deux cents (200) éléphants dans le parc de BOUBA NDJIDDA. Ce n’est que
près d’un mois, après que la presse internationale s’est saisie de l’affaire
que BIYA de sa résidence dorée de Genève a donné des instructions au Ministre
de la défense Edgar Alain MEBE NGO’O pour aller voir ce qui s’y passe. Ce
dernier est venu parader une demie journée à Garoua et a eu peur de se rendre
sur les lieux, même en hélicoptère malgré l’insistance du gouverneur de la
Région du Nord de l’époque GAMBO HAMAN.
Tous ces signes précurseurs n’étaient-ils
pas annonciateurs de ce
qui
vient d’arriver à Dabanga ?
Quelles sont les mesures préventives qui
ont été prises ?
Le président de la République indifférent
et fatigué, le ministre de
la
défense occupé entre les intrigues pour accéder au pouvoir et la gestion de ses
affaires (hôtels, locations des véhicules ….e t c), celui de
l’Administration Territoriale avec sa légendaire fainéantise, les gouverneurs
du Nord et de l’Extrême-Nord intéressés uniquement par l’enrichissement, le
salut ne devait venir que des militaires et des services de renseignement.
Malheureusement, ceux-ci aussi gangrenés
par la corruption ont
longtemps
mis sous le paillasson, le service du drapeau national.
II
- La corruption de la hiérarchie militaire
et la
désorganisation des services de
renseignement.
A- Corruption
de la hiérarchie militaire
La hiérarchie militaire camerounaise est
de notoriété publique une
oligarchie
corrompue et un nid d’affairistes qui à travers, leurs épouses et des prêtes
noms de toutes sortes, passent leur temps à faire des marchés fictifs et des
missions fictives pour lesquelles elles encaissent des frais mirobolants auprès
du trésor public.
Tout cela était connu de tout le monde.
Le trésorier payeur général
de
Yaoundé, dernièrement aux arrêts qui s’est mis à table n’a fait que dire tout
haut ce qui était chuchoté et connu de tout le monde.
L’activité de vente de carburant dans
les soutes militaires est
florissante.
Il n’est pas rare de voir dans l’Extrême-Nord
les visiteurs civils alignés devant les pompes d’essence du BIR pour
s’approvisionner en carburant.
A l’approche de chaque fête du 20 mai,
les magasins des chaussures
et
ceinturons militaires sont vidés au profit des sociétés de gardiennage qui
attendent allégrement cette période de ‘‘soldes
’’ militaro-camerounaise pour faire de bonnes affaires. Que peut-on donc attendre
de cette hiérarchie militaire qui se sucre et se comporte de cette manière ?
A cela il faut ajouter la
désorganisation des services de
renseignement.
B
- La désorganisation des services de renseignement.
La pléthore des services de renseignements
( DGRE, Commissariats
Centraux,
Surveillance du Territoire, SEMIL, etc…) qui se font la guerre et surtout
l’intrusion des personnes qui n’ont aucune qualification, ni formation, mais
qui sont mieux rémunérés que les agents officiels ont complètement désorganisé
la collecte des renseignements et leur exploitation.
En effet, une bande d’anciens policiers
( les DAHIROU
HAYATOU
et sa bande, ADAMA DALIL etc…) au service de certains hommes politiques,
inondent la Présidence de la République de faux renseignements ayant pour seul
objectif, la mise en exergue de leur commanditaire.
Plus grave encore, une kyrielle de
jeunes arrivistes (BIRI,
HALLILOU,
FADA, TIDJANI, YAOUBA DOGBA etc..) dont
la plupart n’a jamais été sinon très peu à l’école, écument la DGRE et certains
ministères dont l’Administration Territoriale et distillent à longueur de
journée des BRQ et des rapports qui ne sont autres que des ragots de
« chiens écrasés du quartier ».
Ils ont tous construit de belles villas
et roulent dans des voitures qui
coûteraient
des dizaines de millions de francs CFA sans exercer aucune activité
professionnelle visible. Il parait que chaque bulletin de renseignement remis à
la DGRE coûte six cent mille (600 000) FCFA.
Pendant ce temps, les services de
renseignements officiels n’ont
presque
pas de véhicule, ni carburant, ni frais de mission.
Ainsi va le renseignement au Cameroun de
Paul BIYA.
Les élites civiles sur lesquels s’appuie le régime
RDPC et se repose
Monsieur BIYA ne font pas
mieux à cause de leur égoïsme et de leur cupidité.
III - Le
mensonge, la cupidité et l’égoïsme des élites
politiques
de l’Extrême-Nord
Les élites politiques de l’extrême-Nord,
à l’exemple des Ministres
MOUSTAPHA
et ALI, ou du Président CAVAYE YEGUIE DJIBRIL passent leur temps à mentir BIYA
ne lui transmettant que les informations qu’il aime entendre.
Le premier, Président de l’ANDP est devenu
l’agent de
renseignement
en chef qui passe son temps à écrire sur les élites du grand-Nord, Issa
TCHIROMA, griot national son ex compère de l’ANDP, empêtré dans le scandale du crash
de la CAMAIR est prêt à tout pour sauver sa tête.
Quant aux deux derniers précités,
champions de délivrance des
cartes
nationales d’identités aux nigérians
(des milliers sont en souffrance au commissariat de Kolofata, les titulaires s’étant
contentés des récépissés obtenus lors des dernières élections présidentielles)
ils sont prêts à tout faire pour le RDPC espérant garder leurs strapontins.
Ils ont banalisé, déprécié et bradé la
nationalité camerounaise aux
étrangers
avec comme seule contrepartie l’inscription sur une liste électorale.
Comment la police et la gendarmerie
peuvent elles interpeller ou
arrêter
des suspects nigérians s’ils sont tous titulaires des cartes nationales
d’identités camerounaises ?
Mais, comme il faut à tout prix inscrire
le maximum de personnes
sur
les listes électorales, il faut délivrer le maximum de cartes nationales d’identités à n’importe qui et n’importe comment avec la
bénédiction des élites RDPC qui cotisent des sommes d’argent colossales pour
établir et distribuer des cartes nationales d’identités et des cartes électorales afin d’être bien
vus par le prince.
Bien que les fruits engrangés par le Grand-Nord
après les élections
présidentielles
ont été particulièrement maigres, le même cirque a recommencé. Les missions d’évaluation
sillonnent et ressillonnent tous les coins et les recoins de nos villes et
villages.
Je pose une question à Messieurs CAVAYE
et ALI et j’exige la
réponse
aux camerounais ?
Vous qui aviez kidnappé le jeune OUMATE
qui s’était
autoproclamé
rebelle pour le ramener à BIYA comme un trophée pour montrer votre loyauté et
fidélité à BIYA à sa personne, aux institutions qu’il incarne. Comme vous aimez
à la répéter dans vos discours.
Pourquoi
ne lui ramenez vous pas les sept (07) otages français
qui sont au Nigéria ? Cela lui donnerait plus de poids et d’aura auprès de
François HOLLANDE.
A moins que cette prise d’otages
l’arrange lui qui a été si mal reçu
par
le Président François HOLLANDE lors de son dernier voyage.
En tout cas, c’est mal barré pour lui.
Mais, c’est la pire catastrophe
pour
l’industrie touristique camerounaise en général et pour l’Extrême-Nord en particulier
qui est l’une des plus belles régions touristiques du monde. Mais, cet aspect
ne vous intéresse pas je le sais, encore moins le Ministre du Tourisme et des
loisirs Monsieur BELLO BOUBA MAÏGARI.
Puisque
j’ai été un sous officier de police pendant vingt cinq ans et
ai
travaillé sous vos ordres.
CHETIMA HILDOKO
Officier de police en repos mérité à Mora
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