Marafa

Marafa
Le prisonnier légendaire du SED.

jeudi 3 juillet 2014

La Santé de MHY.

Selon toute vraisemblance, l’ex-ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation souffre d’insuffisance rénale. Il est interné dans ce centre hospitalier sous haute surveillance depuis deux jours.
La surveillance, difficilement discrète, autour du centre d’hémodialyse du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yaoundé laisse perplexe. A l’entrée, au premier niveau du Chu, deux éléments du Groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale (Gpign), armes aux poings et calés dans leur siège, veillent discrètement. Dix mètres plus loin, un autre gendarme, pareillement vêtu de noir que les deux premiers, fait tout pour ne pas attirer l’attention.
« Qu’est-ce que la police fait dans un hôpital ? » questionne tout bas la visite d’un malade. « C’est Marafa qui est là » lui répond une dame sur le ton de la confession. Devant la porte 308 du centre, un autre gendarme, de vert vêtu celui-là, pianote nerveusement sur son téléphone, essayant de gagner la partie qu’il vient d’engager pour tromper l’ennui. Le couloir intérieur est vide et les patients ne reçoivent que très peu de visites, ils sont gentiment reconduits par l’infirmière qui garde l’autre entrée du centre.
Réanimation
Mais les trois visiteurs qui se présentent se font insistants, ils veulent voir « l’honorable » qui y est aussi interné. Derrière eux, deux hommes en tenue se présentent également. « Je suis le médecin de la prison centrale, je voudrais voir monsieur [il hésite et baisse le ton] Hamidou Marafa». Vêtu de la tenue de l’administration pénitenciere, sans plaque patronymique, il est suivi d’un gendarme, attaché case à la main. Il est déjà 17 heures passés de 23 minutes. L’infirmière qui filtre les entrées conduira précipitamment le couple en direction de la chambre 308, tout en leur précisant que le malade est encore avec le major. Impossible de voir à travers les vitres de la chambre recouverts de rideaux blancs immaculés.
Un médecin contacté par Le Messager est formel : ne sont admis dans un centre d’hémodialyse que les patients souffrant d’une insuffisance rénale. Il précise que les visites médicales pour des malades atteints de ce mal peuvent juste être de routine, car les reins ne pouvant plus accomplir leur rôle d’évacuation des déchets du corps, il est question de le faire artificiellement.
Mais qu’il peut également s’agir de cas plus grave, par exemple lorsque le patient est admis en réanimation. La haute surveillance de centre et la suspicion de l’équipe médicale ne permettent pas de dire avec exactitude pourquoi l’ex-Minatd, incarcéré au Sed depuis mi-2012, a été admis au centre d’hémodialyse du Chu, ni pour combien de temps il y séjournera.
© Le Messager : Ludovic AMARA