Marafa

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Le prisonnier légendaire du SED.

mardi 6 novembre 2012

Le Gouverneur du Nord et les médias à propos des sinistrés


 Le camp des sinistrés à Takasko-Garoua

Otto Wilson Joseph et les médias dans sa région se regardent en chien défaillance depuis un certain temps. Le gouverneur n’a pas pu digérer le fait qu’après enquête, les médias aient publié la peine quotidienne que traversent les victimes des inondations à Pitoa et à Garoua 2ème. Le numéro un de la région du Nord a donc profité de l’occasion de la remise des semences par IRAD aux groupes d’initiation commune (GIC) pour verser sa colère sur les journalistes. Son canon venimeux tout au long de la cérémonie est resté pointé sur la mère des radios. «Je voudrais que ça cesse, les fausses informations à la radio, même à la Crtv, la radio nationale qui dit que l’administration distribue mal les aides. Ce sont des mensonges, j’assume ce que je dis et je ne voudrais plus entendre ça. Je voudrais que chacun de nous travaille pour promouvoir l’image du pays», a dit le gouverneur dans une voix colérique. Une colère du patron qui a été déclenchée après une enquête minutieusement menée par le reporter de La Nouvelle Expression à Pitoa ainsi qu’au site de recasement des victimes des inondations de Takasko à Garoua 2ème.
Depuis ces enquêtes, les autorités administratives ont formellement fermé les sites de recasement aux hommes des médias. Moindre tour à ces lieux pourtant public, le journaliste est interpellé par la police qui lui demande une autorisation du Sous-préfet de Garoua 2.
Pour les victimes qui campent à Takasko, il leur est interdit de s’entretenir avec les journalistes sur leurs peines quotidiennes. «Le sous préfet est venu ici hier et il nous a dit que le visage de quelqu’un qu’on va voir dans la télévision, il sera expulsé du camp de recasement», explique l’une des victimes qui a préféré garder l’anonymat par crainte d’être expulsé.
On est tout de même surpris par l’attitude du Gouverneur qui, au lieu de blâmer les sous-préfets pour ces graves manquements, Otto Joseph Wilson a plutôt par solidarité du corps, pris la défense de ces derniers. «Je peux même jurer que mes sous-préfets ont fait le travail qu’ils devraient faire, les victimes des inondations devraient les remercier que de distiller des fausses informations», défend-il.
Une visite discrète au site de recasement à Takasko nous démontre le contraire de ce que le gouverneur fait croire à l’opinion publique que le site de recasement est un petit paradis. Le centre de santé à l’intérieur n’est pas approvisionné en médicaments et les malades doivent parcourir des longues distances pour d’autres centres de santé en cas de maladies. « Les médicaments étaient exposés ici rien que le jour que le président de la République était là. Apres ça un camion est venu ramasser tout pour quelle direction, personne ne saurait vous dire», relate un vieillard presqu’en larmes. En ce qui concerne les différents dons de médicaments remis aux sinistrés, le gouverneur réagit en disant: «les médicaments ont été remis aux spécialistes de la santé, qui vont mettre à la disposition des formations sanitaires des différents sites de recasement».
Ce qui fâche ici, c’est le fait qu’après plus d’un mois passé dans le site de recasement, le gouverneur utilise plutôt le futur pour la disponibilité des médicaments aux victimes. En attendant que les médicaments soient effectivement mis à la disposition des infirmiers, que dévoient faire les malades entre temps ?
Rien du tout. Encore qu’aucune mesure n’est prise.
Alors, dans ce qu’il faut qualifier comme guerre des vérités entre l’autorité administrative et les médias, une équipe spéciale des reporters de la Crtv est allée dans le site de recasement de Takasko enregistrer les peines des victimes. Dans une émission très suivie à la station régionale du Nord, "Show Time", la gestion mafieuse de la crise a été mise à nu.
On attend encore les démentis de Monsieur Otto Joseph Wilson.

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